Dans un marché automobile européen en berne, un constructeur tire son épingle du jeu et affiche une santé éclatante. Renault vient en effet de publier des résultats records pour le premier semestre 2024. Le groupe au losange enregistre une marge opérationnelle historique de 8,1%, en hausse de 0,5 point sur un an. Comment expliquer une telle performance dans un contexte aussi morose ?
La recette du succès selon Renault
Pour atteindre ce niveau de rentabilité inédit, Renault a su optimiser ses canaux de vente en se focalisant sur les plus profitables. Résultat, 60% des véhicules du groupe ont été écoulés auprès des particuliers, contre seulement 40% en moyenne sur le marché. Une proportion encore plus élevée pour la marque Dacia, dont 4 véhicules sur 5 ont été vendus à des clients privés.
Cette stratégie combinée à un mix produit favorable (montée en gamme) et un positionnement tarifaire optimisé a dopé le chiffre d’affaires. Celui-ci progresse de 3,7% à taux de change constants, à près de 27 milliards d’euros, malgré des volumes en baisse (-1,2%).
Des perspectives réjouissantes
Fort de ces excellents résultats, Renault aborde la deuxième partie de l’exercice avec sérénité et ambition. Le carnet de commandes représente déjà 2,6 mois de production, au-dessus de l’objectif de 2 mois visé.
Surtout, la marque prévoit un grand renouvellement de sa gamme avec pas moins de 10 lancements et 2 restylages majeurs d’ici la fin de l’année. De quoi soutenir une dynamique commerciale positive.
Nous visons une marge opérationnelle du groupe supérieure ou égale à 7,5% et un free cash-flow supérieur ou égal à 2,5 milliards d’euros.
Thierry Piéton, Directeur Financier de Renault
La transition électrique en questions
Si le présent est radieux pour Renault, l’avenir comporte quelques zones d’ombre, notamment liées à la transition vers le véhicule électrique. Après des années de croissance effrénée, le marché donne des signes d’essoufflement en Europe sur fond de réduction des aides publiques.
Pour autant, la marque se veut confiante et mise sur sa nouvelle plateforme CMF-EV pour démocratiser la voiture zéro émission. Dévoilée avec la nouvelle Renault 5 électrique, celle-ci doit permettre de réduire les coûts et d’augmenter l’autonomie des modèles.
L’équation n’est pas simple entre montée en puissance de l’électrique, maintien de la rentabilité et normes européennes toujours plus strictes. Mais Renault semble avoir trouvé la formule pour conjuguer ces impératifs. Verdict dans les prochains mois avec les immatriculations de la Renault 5 et de la future Renault 4 électriques, fers de lance de cette stratégie.
