Le député LFI de Seine-Saint-Denis Thomas Portes est au cœur d’une vive polémique depuis plusieurs jours, après avoir déclaré que « la délégation israélienne n’était pas la bienvenue » aux Jeux Olympiques de Paris en 2024. Des propos qui ont suscité l’indignation jusqu’au plus haut sommet de l’État, le président Emmanuel Macron les qualifiant d’« inadmissibles ». Pourtant, l’élu persiste et signe.
Thomas Portes campe sur ses positions
Invité mercredi soir sur BFMTV, Thomas Portes a réaffirmé que sa « position n’avait pas changé ». Ce qu’il remet en cause, c’est la présence d’une délégation officielle israélienne en tant que telle lors de la cérémonie d’ouverture. Selon lui, au vu de la situation dans la bande de Gaza, les athlètes israéliens devraient défiler sous « bannière neutre », sans drapeau ni hymne national.
L’élu LFI réfute les accusations d’antisémitisme et de mise en danger des Français juifs. Il assume une « prise de position politique » visant à pointer du doigt « la responsabilité d’un gouvernement » et non une communauté. Contestant les mesures de sécurité renforcées prévues pour les sportifs israéliens, Thomas Portes dénonce un « deux poids deux mesures ».
Sanctions contre Israël : le parallèle avec la Russie
Pour étayer son propos, le député fait un parallèle entre la situation d’Israël et celle de la Russie. Les athlètes russes et bélarusses n’auront en effet pas le droit de concourir sous leurs couleurs en raison de la violation du droit international par Moscou en Ukraine. Pourquoi ne pas appliquer la même logique à l’État hébreu, qui « aussi, viole le droit international » dans les Territoires palestiniens occupés, s’insurge Thomas Portes.
Les JO, c’est un haut lieu de diplomatie, les exemples récents sont légion : la Yougoslavie en 1992 a été interdite, l’Afrique du Sud pour sa politique d’apartheid a été bannie pendant 25 ans.
Thomas Portes, député LFI
Le sport, otage des enjeux géopolitiques
Au delà de la polémique, les déclarations de Thomas Portes illustrent une nouvelle fois comment le sport, et tout particulièrement les Jeux Olympiques, cristallisent des conflits diplomatiques qui le dépassent. De la guerre froide aux récentes tensions entre la Chine et les États-Unis, l’histoire olympique est jalonnée de crises et de boycotts motivés par des raisons extra-sportives.
À un an des JO de Paris 2024, le principal enjeu pour les autorités sera donc d’éviter que le rendez-vous ne soit parasité par ces controverses, tout en assurant la sécurité de l’ensemble des délégations, dans un contexte international particulièrement tendu. Un défi de taille pour ce qui s’annonce comme le plus grand événement jamais organisé en France.