À quelques jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, un incident inhabituel est venu perturber la quiétude du Village Olympique de Saint-Ouen. Dimanche après-midi, trois individus ont été appréhendés pour avoir fait voler illégalement des drones au-dessus de ce site hautement sécurisé. Parmi eux, un membre de la délégation brésilienne des JO. Cet événement soulève des questions sur la sécurité aérienne à l’approche de ce grand rendez-vous sportif international.
Des drones interceptés en plein vol
Vers 15h30, les fonctionnaires de police en charge de la surveillance du Village Olympique ont été alertés de la présence suspecte d’un drone survolant le site. Une demi-heure plus tard, l’engin a été repéré et intercepté dans une rue adjacente, permettant de remonter jusqu’à son télépilote. Âgé de 31 ans, l’homme appartiendrait à la délégation brésilienne des JO, où il occuperait le poste de chef de la communication. Il se trouvait en compagnie de deux autres personnes au moment de son interpellation, dont une femme présentée comme assistante du Comité International Olympique.
Lors de leur audition, les mis en cause ont expliqué avoir voulu prendre des photos aériennes du Village Olympique quelques jours avant la cérémonie d’ouverture. Problème : aucune autorisation de survol ne leur avait été délivrée. Le pilote a été conduit au commissariat pour une audition libre et ses deux drones ont été saisis.
Des survols illégaux quasi quotidiens
Cet incident n’est pas isolé. Quelques heures plus tôt, vers 3h du matin, un autre drone avait été repéré au-dessus du Village Olympique de Saint-Denis. Les forces de l’ordre avaient réussi à le brouiller et à localiser son télépilote à Villeneuve-la-Garenne, sans parvenir à l’interpeller. Selon une source policière, environ six drones sont interceptés chaque jour depuis une dizaine de jours aux abords des sites olympiques.
On s’attend à intercepter des drones encore dans les jours à venir.
Gabriel Attal, ministre des comptes publics
Le gouvernement rappelle qu’il est formellement interdit de survoler les sites olympiques avec des drones sans autorisation préalable. De lourdes sanctions sont prévues pour les contrevenants.
Un défi sécuritaire de taille
À l’approche des Jeux, la sécurisation de l’espace aérien autour des sites de compétition et d’hébergement des athlètes constitue un enjeu majeur. Les forces de l’ordre ont déployé d’importants moyens pour contrer les survols illégaux de drones :
- Dispositifs de détection et de brouillage
- Patrouilles de surveillance au sol et en altitude
- Restrictions de survol étendues
- Campagne d’information du public
Malgré cet arsenal, la lutte contre les drones s’annonce ardue. Les autorités anticipent une recrudescence des infractions à l’approche de la cérémonie d’ouverture, beaucoup étant le fait de simples curieux tentés de rapporter des images spectaculaires de l’événement.
Des sanctions dissuasives
Les contrevenants s’exposent à de lourdes peines :
- 1 an de prison et 75 000 € d’amende pour un survol non autorisé
- 5 ans de prison et 300 000 € d’amende si l’appareil survole une foule
La loi prévoit également la confiscation du drone et l’interdiction de piloter à vie. De quoi faire réfléchir les candidats télépilotes les plus téméraires.
Les incidents de ce week-end montrent que malgré une réglementation stricte et des moyens considérables déployés pour sécuriser le ciel olympique, le défi posé par les drones illégaux est loin d’être relevé. Gageons que d’ici à la cérémonie d’ouverture, d’autres survols non autorisés viendront mettre à l’épreuve le dispositif et la vigilance des forces de l’ordre.