Dans un contexte géopolitique instable et face aux défis persistants de la sous-traitance, Dassault Aviation affiche sa détermination à honorer ses engagements et à saisir de nouvelles opportunités pour son avion de combat Rafale. Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, s’est exprimé avec optimisme lors de la présentation des résultats semestriels, tout en soulignant les points de vigilance pour les mois à venir.
Un carnet de commandes record malgré les défis
Avec 223 Rafale et 83 Falcon en commande, représentant 10 ans d’activité, Dassault Aviation doit faire face à un défi de taille : les difficultés de ses sous-traitants à suivre la montée en cadence. Les retards de livraison d’éléments de fuselage et de petits équipements perturbent les chaînes d’assemblage. Pour y remédier, le constructeur déploie des équipes de soutien auprès de ses fournisseurs et leur accorde des avances de paiement.
Malgré ces obstacles, Éric Trappier affiche sa confiance : « Nous faisons tout notre possible pour livrer nos clients dans les temps. Je suis relativement optimiste dans notre capacité à livrer. Et je suis prêt à prendre de nouveaux contrats de Rafale. »
Cap sur les 3 Rafale par mois
Pour répondre à la demande, Dassault Aviation vise un rythme de 3 Rafale assemblés par mois dès 2025, contre 2 actuellement. Cela implique des recrutements massifs : déjà 1000 embauches réalisées sur les 2000 prévues cette année, pour accompagner la montée en cadence et anticiper les départs en retraite.
Résultats financiers au beau fixe
Sur le plan financier, Dassault Aviation affiche de solides performances au premier semestre 2024 :
- Prises de commandes triplées à 5 milliards d’euros
- Chiffre d’affaires en hausse à 2,5 milliards d’euros
- Rentabilité opérationnelle de 6,7%
- Résultat net de 442 millions d’euros
La dynamique est portée par l’entrée en vigueur de la troisième tranche de la commande indonésienne pour 18 Rafale, et par les ventes de Falcon, dont le nouveau 6X.
Vigilance sur l’environnement économique et politique
Si les objectifs annuels sont maintenus, avec un chiffre d’affaires prévisionnel de 6 milliards d’euros et la livraison de 20 Rafale et 35 Falcon, Éric Trappier appelle à la vigilance face aux incertitudes. Aux tensions géopolitiques s’ajoutent les perturbations liées à l’élection présidentielle américaine, qui pourraient impacter le marché clé de l’aviation d’affaires.
Mais c’est surtout « l’environnement local français » qui suscite l’inquiétude du PDG, avec l’absence de majorité absolue à l’Assemblée et les incertitudes sur les futures politiques fiscales et réglementaires. Une préoccupation partagée par les nombreuses PME de la filière aéronautique.
Préparer l’avion de combat du futur
Au-delà du Rafale, Dassault Aviation est impliqué dans le projet européen d’avion de combat du futur (SCAF), aux côtés de l’Allemagne et de l’Espagne. Si le programme est encore loin d’être lancé, les études se poursuivent avec en ligne de mire la répartition des tâches industrielles. En parallèle, le constructeur travaille sur les évolutions du Rafale et sur son drone de combat, deux projets stratégiques dans l’attente de décisions politiques.
Dans un contexte géopolitique et économique incertain, Dassault Aviation démontre sa résilience et son agilité pour adapter son outil industriel à la demande croissante pour le Rafale. Avec un carnet de commandes record, des résultats solides et des projets d’avenir, le constructeur est en ordre de marche pour relever les défis de la décennie.
