Fin 2022, l’Espagne était secouée par une série d’incidents impliquant des lettres piégées envoyées à des cibles de haut niveau, dont le Premier ministre Pedro Sánchez et l’ambassade d’Ukraine à Madrid. Après plusieurs mois d’enquête, le coupable a finalement été identifié et condamné.
Un retraité opposé à l’aide occidentale à l’Ukraine
Pompeyo Gonzalez Pascual, un septuagénaire originaire du nord de l’Espagne, a été reconnu coupable de terrorisme et fabrication d’engins explosifs par l’Audience nationale. Cette juridiction madrilène, chargée des affaires les plus graves, l’a condamné à 18 ans de prison.
Le retraité était opposé à ce que les pays occidentaux aident l’Ukraine à se défendre contre l’invasion russe. C’est ce qui l’a poussé à envoyer ces lettres piégées, dans le but de déstabiliser le gouvernement et les relations diplomatiques.
Le Premier ministre et l’ambassade d’Ukraine visés
Parmi les cibles de Pompeyo Gonzalez Pascual figuraient donc Pedro Sánchez, le Premier ministre socialiste espagnol, ainsi que l’ambassade d’Ukraine à Madrid. Fort heureusement, aucune des lettres piégées envoyées n’a fait de victimes graves.
À l’ambassade d’Ukraine, un employé a été légèrement blessé lorsque le courrier a explosé entre ses mains.
El País
Les autres destinataires de ces colis suspects incluaient le ministre de la Défense, une base aérienne et une entreprise d’armement fabriquant des lanceurs de grenades envoyés à l’Ukraine.
Une enquête complexe pour identifier le coupable
Identifier l’auteur de ces lettres piégées n’a pas été chose facile pour les enquêteurs espagnols. Ils ont dû exploiter de nombreux indices pour remonter jusqu’à Pompeyo Gonzalez Pascual :
- Analyse des composants des engins explosifs
- Étude des écrits accompagnant les colis
- Exploitation des images de vidéosurveillance
- Traçage de l’itinéraire des lettres
Le profil atypique du coupable, un retraité sans antécédents judiciaires ou liens avec des groupes extrémistes, a aussi surpris les autorités. Son idéologie personnelle, mélange de conservatisme et de souverainisme, semble avoir été son unique moteur.
Une condamnation exemplaire
Avec cette lourde peine de 18 ans de réclusion, la justice espagnole envoie un message clair : les actes terroristes, même artisanaux, ne resteront pas impunis. Elle espère ainsi décourager d’éventuels imitateurs.
Cette affaire rappelle que la menace terroriste peut prendre de multiples visages. Elle souligne aussi l’importance d’une coopération étroite entre services de sécurité et de renseignement pour prévenir ce type d’actions.
Alors que le conflit en Ukraine se poursuit, la vigilance reste de mise face aux possibles répercussions sur le sol européen, notamment via des actes isolés comme ceux de Pompeyo Gonzalez Pascual. Un défi sécuritaire parmi tant d’autres pour l’Espagne et ses voisins.