Le drame qui a endeuillé la ville de Nice la semaine dernière connaît de nouveaux développements. Deux hommes soupçonnés d’être impliqués dans l’incendie criminel ayant coûté la vie à sept personnes, dont trois enfants, dans le quartier des Moulins, ont été mis en examen et placés en détention provisoire ce mardi.
Mise en examen et détention pour les deux suspects interpellés
Suivant les réquisitions du parquet, les juges d’instruction ont décidé de mettre en examen les deux individus interpellés ces derniers jours dans le cadre de l’enquête sur ce tragique incendie. Ils sont poursuivis pour destruction du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes ayant entraîné la mort, destruction en bande organisée, participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime et d’un délit.
Conformément aux demandes du ministère public, le magistrat instructeur a ordonné leur placement en détention provisoire. L’un des mis en cause a cependant demandé un délai pour préparer sa défense. Son débat devant le juge des libertés et de la détention est fixé à jeudi.
Trois autres suspects activement recherchés
Si deux personnes ont été appréhendées, l’enquête est loin d’être terminée pour autant. Les investigations se poursuivent pour tenter de retrouver trois autres individus suspectés d’avoir participé à ce funeste projet criminel.
Selon les informations communiquées par le procureur de la République de Nice lors d’une conférence de presse lundi, ces trois hommes, âgés de 17 à 23 ans, seraient originaires des Alpes-Maritimes, du Val-d’Oise et de Seine-Saint-Denis. Au total, ce ne sont donc pas trois mais bien cinq personnes qui auraient pris part à la mise à feu de l’immeuble de la rue de la Santoline : les trois incendiaires et deux comparses présents dans le véhicule ayant conduit le commando sur les lieux du drame.
La piste d’un règlement de comptes sur fond de trafic de drogue
Si le mobile de cet acte d’une cruauté inouïe reste à établir avec certitude, les enquêteurs s’orientent vers la piste d’un règlement de comptes en lien avec le trafic de stupéfiants qui gangrène le quartier des Moulins. Une hypothèse confirmée par le procureur, qui a cependant tenu à préciser que les victimes n’étaient “en aucune manière directement ou indirectement mêlées à cette guerre de territoires.”
Une famille innocente a donc payé le prix fort d’une violence aveugle et sans limites. Outre les trois enfants, deux femmes et deux hommes ont péri dans les flammes ou intoxiqués par les fumées. Huit autres habitants de l’immeuble ont été blessés dans ce sinistre. Quatre d’entre eux se trouvent toujours hospitalisés.
Émotion et colère dans le quartier
Dans le quartier des Moulins, l’émotion et la colère sont immenses. Les habitants et les amis des défunts se sont rassemblés jeudi soir devant l’immeuble noirci par les flammes pour un nouveau moment de recueillement et de communion. Beaucoup s’interrogent sur les raisons d’un tel niveau de sauvagerie. D’autres déplorent l’absence d’extincteurs dans les parties communes, qui auraient, peut-être, permis de circonscrire le feu plus rapidement.
Alors que l’enquête progresse, c’est toute une cité, tout un quartier, qui espère que justice sera rendue. Que la mémoire de ces victimes innocentes sera honorée. Et que plus jamais une telle tragédie ne viendra endeuiller leur communauté.
