Avec l’approche des Jeux Olympiques de Paris 2024, une question brûlante agite les entreprises de la capitale : comment maintenir l’activité malgré le chaos annoncé ? Embouteillages monstres, métro bondé, zones interdites à la circulation… Autant de désagréments qui menacent le quotidien des salariés franciliens. Face à ce casse-tête logistique, beaucoup voient le télétravail comme la solution miracle. Mais entre désorganisation et désertions estivales, les entreprises parisiennes jouent-elles vraiment le jeu ?
Le casse-tête des déplacements en Île-de-France
Du 26 juillet au 11 août 2024, la région parisienne s’apprête à accueillir des millions de visiteurs pour les Jeux Olympiques. Un défi titanesque en termes d’infrastructures et de transports, qui promet de bouleverser le quotidien des habitants. Parmi les mesures phares : restriction drastique de la circulation dans plusieurs “zones rouges”, fermetures d’axes majeurs, mise en place de voies réservées…
Pour gagner du temps pendant les Jeux, l’important c’est de télétravailler.
Valérie Pécresse, présidente d’Île-de-France Mobilités
Dans ce contexte, difficile pour les salariés franciliens d’envisager sereinement leurs trajets domicile-travail. “Notre agence est située à côté d’une zone rouge, témoigne Salomée, attachée de presse. Les transports vont être bondés et perturbés, ça risque d’être infernal.” Nombre d’entre eux envisagent donc de poser des congés ou de fuir la capitale. “Je n’ai aucune raison de rester à Paris, surtout que j’habite dans un petit appartement”, confie la jeune femme qui compte bien plier bagage pour la Bretagne.
Le télétravail, remède anti-JO ?
Pour limiter l’hémorragie, de nombreuses entreprises misent sur le travail à distance. Déjà largement démocratisé depuis la crise sanitaire, le télétravail apparaît comme la solution idéale pour maintenir l’activité sans infliger à ses troupes le calvaire des transports.
Une option qui séduit Christelle, responsable de données dans une start-up : “En télétravaillant, je vais pouvoir m’organiser plus facilement et éviter de perdre des heures dans les bouchons.” Son employeur compte d’ailleurs inciter fortement ses salariés à opter pour le travail à distance durant toute la période des JO.
Certaines grandes entreprises, à l’instar de la Société Générale, ont même décidé de mettre en place un “plan de continuité d’activité” spécial JO, prévoyant le recours massif au télétravail. L’objectif : désengorger les transports et réduire l’impact des perturbations sur le bon fonctionnement de l’entreprise.
Une généralisation qui se heurte encore à des réticences
Malgré ces initiatives, tous les employeurs ne semblent pas prêts à sauter le pas. Crainte de désorganiser les équipes, activités difficilement réalisables à distance, culture du présentiel… Les freins restent nombreux, particulièrement dans les PME.
“Mon patron est assez réticent au télétravail, déplore Alexandra, assistante commerciale. Il a peur qu’on soit moins productifs.” Résultat, la jeune femme devra probablement prendre sur ses congés pour éviter l’enfer des transports durant les JO.
Du côté des pouvoirs publics pourtant, on ne cesse d’inciter les entreprises à anticiper et à s’organiser. Le gouvernement a même annoncé des “jours de télétravail supplémentaires” pour les fonctionnaires durant l’événement. De quoi donner des idées au secteur privé ?
Paris, ville fantôme pendant les JO ?
Congés, télétravail, fuite vers des contrées plus paisibles… Tout porte à croire que la capitale vivra au ralenti durant l’été 2024. Un phénomène qui inquiète déjà les commerçants et restaurateurs parisiens, qui redoutent une baisse de fréquentation “sans précédent”. Selon plusieurs fédérations professionnelles, l’activité serait déjà “en berne” depuis juin dernier avec une chute du chiffre d’affaires de 30% pour de nombreux établissements par rapport aux années précédentes.
Si le recours au télétravail peut permettre à de nombreuses entreprises de maintenir le cap durant cette période très particulière, il ne sera sans doute pas la panacée pour tous les secteurs. Reste à espérer que l’effervescence et le rayonnement international des Jeux compenseront le calme plat du côté des locaux. Réponse dans un an !