La nuit du samedi 20 au dimanche 21 juillet 2024 a encore été le théâtre de violences gratuites dans le centre-ville de Lorient. Deux amis âgés de 24 ans ont été sauvagement agressés et dépouillés par un groupe d’individus alors qu’ils sortaient d’une boîte de nuit aux alentours de 5h du matin. Un acte de violence aveugle qui s’ajoute à une série d’agressions similaires cette même nuit, soulignant une insécurité grandissante dans les rues de la ville bretonne.
Un déferlement de violence sans raison apparente
Quentin* et Mathieu*, 24 ans, ne s’attendaient certainement pas à vivre un tel cauchemar en cette nuit de fête. Le premier, handicapé à 80% et étudiant en kinésithérapie, raconte :
“On sortait de boîte quand un groupe s’est jeté sur nous sans prévenir. J’ai pris des coups de partout, je me suis retrouvé à terre. Ils ont pris mon téléphone, ma montre…”
Le jeune homme souffre notamment d’une fracture à la main. Avec ses autres blessures, il s’est vu prescrire 45 jours d’interruption totale de travail (ITT). Son ami Mathieu a d’abord réussi à s’enfuir, avant d’être rattrapé et roué de coups à son tour :
“Ils m’ont poursuivi dans les rues, j’ai pu cacher mon portefeuille mais ils m’ont repris, tabassé… J’ai perdu connaissance.”
Le nez fracturé, il attend de voir si une intervention chirurgicale sera nécessaire. Tous deux dépouillés de leurs téléphones et traumatisés par cette violence gratuite et aveugle.
Une nuit d’horreur pour de nombreuses victimes
Malheureusement, Quentin et Mathieu ne sont pas des cas isolés. Selon le personnel des urgences de l’hôpital du Scorff, ils étaient en réalité les 11èmes victimes d’agressions cette nuit-là dans le centre-ville de Lorient. Un triste record qui en dit long sur l’insécurité grandissante dans les rues la nuit.
Les deux amis, sous le choc, ont déposé plainte au commissariat le lundi suivant les faits. Les enquêteurs leur ont confirmé que la nuit du samedi au dimanche avait effectivement été très agitée, avec de nombreux actes de violence signalés.
Des agressions de plus en plus fréquentes et violentes
Ce déchaînement de violences à Lorient n’est malheureusement pas un cas unique. Début juillet, un couple avait déjà été frappé et dépouillé par “une bande de jeunes” dans un parc de la ville. Quelques semaines plus tard, c’est donc au tour de Quentin et Mathieu d’en faire les frais, avec une rare brutalité.
Ces agressions répétées, souvent le fait de groupes s’attaquant à des personnes isolées ou en infériorité numérique, soulèvent de sérieuses questions sur la sécurité dans l’espace public, en particulier la nuit. À Lorient comme dans de nombreuses villes de France, l’insécurité semble gagner du terrain, nécessitant une réponse ferme des autorités.
En attendant, Quentin et Mathieu, comme les nombreuses autres victimes de cette nuit cauchemardesque, devront surmonter ce traumatisme et ces blessures dont ils porteront longtemps les séquelles, physiques et psychologiques. Un drame humain qui en dit long sur l’urgence de s’attaquer à ce fléau des violences urbaines.
* Les prénoms ont été modifiés.