À un an des Jeux Olympiques de Paris 2024, l’inquiétude monte chez les commerçants de la capitale. Avec l’installation de 44 000 barrières le long de la Seine pour délimiter les zones de sécurité, clients et touristes peinent à accéder aux boutiques. Résultat : des chiffres d’affaires en chute libre et des professionnels au bord du gouffre. Face à cette situation alarmante, le gouvernement a décidé de créer une commission d’indemnisation pour soutenir les acteurs économiques impactés.
Un préjudice direct lié aux mesures de sécurité des JO
Depuis la mise en place du dispositif de sécurité le 18 juillet dernier, certains commerçants enregistrent une baisse de fréquentation allant jusqu’à 80% dans les zones grises. Et même si les barrières seront retirées au lendemain de la cérémonie d’ouverture, des restrictions de circulation perdureront, impactant durablement l’activité.
On ne pensait pas avoir une telle baisse de fréquentation, en zone grise ça va jusqu’à -80% et les établissements dans les zones rouges sont également touchés.
– Frank Delvau, président de l’UMIH Paris Île-de-France
Pour être éligible à l’indemnisation, il faudra justifier d’un préjudice directement lié aux mesures administratives prises dans le cadre des Jeux Olympiques. La commission analysera les documents fournis, notamment les attestations d’experts-comptables justifiant les pertes de chiffre d’affaires.
Pas d’indemnisation pour les petites baisses d’activité
Seuls les commerces subissant un manque à gagner conséquent et anormal par rapport à un été classique seront indemnisés. Exit donc ceux qui accuseraient une baisse de 5% de leur chiffre d’affaires. Si aucun seuil n’est encore défini, la commission mise en place par Dominique Laurent, présidente de la commission d’indemnisation des acteurs économiques, se veut rassurante.
Des milliers de professionnels potentiellement concernés
Selon Frank Delvau, le nombre de bénéficiaires pourrait rapidement grimper :
Dans la capitale, on compte 2000 hôtels, 18 000 restaurants traditionnels et 5000 cafés.
– Frank Delvau, président de l’UMIH Paris Île-de-France
Si les restaurateurs se disent « rassurés » par ces potentielles indemnisations, beaucoup espèrent qu’elles se débloqueront rapidement face à la détresse de certains professionnels. D’autres, comme Stéphane Manigold, président de l’UMIH Grand Paris, craignent que la commission ne soit mise en place que « en juin 2025 ».
S’adapter pour limiter la casse
En attendant, chacun s’organise pour minimiser les pertes. Réduction des horaires pour les salariés, fermeture pendant le mois d’août… Les commerçants rivalisent d’imagination pour traverser cette période difficile. Beaucoup misent sur l’après JO et un hypothétique afflux de touristes, curieux de découvrir la capitale sans les contraintes de l’événement sportif planétaire.
Une chose est sûre, entre baisse de la fréquentation, chiffre d’affaires en berne et trésoreries mises à mal, les commerçants parisiens vivent un été difficile. La commission d’indemnisation sera-t-elle à la hauteur de leurs attentes ? Réponse dans les prochains mois. D’ici là, ils devront faire preuve de créativité et d’adaptation pour maintenir leur activité à flot et accueillir au mieux une clientèle chamboulée par ce dispositif exceptionnel.