Dans un nouveau rebondissement du feuilleton de la formation d’un gouvernement de gauche, Laurence Tubiana a annoncé ce lundi matin son retrait de la course à Matignon. La diplomate écologiste, négociatrice en chef des accords de Paris sur le climat, avait été proposée la semaine dernière par le Parti socialiste pour sortir de l’impasse des négociations avec La France insoumise.
Malgré le soutien affiché des écologistes et des communistes, sa candidature s’est heurtée à l’opposition frontale des mélenchonistes, qui la jugeaient trop « Macron-compatible ». Un procès en incompatibilité que Laurence Tubiana s’était efforcée de désamorcer, mettant en avant ses convictions de gauche et son refus répété de rejoindre les gouvernements d’Emmanuel Macron.
« Les oppositions au sein du NFP » en cause
Mais ces efforts n’auront pas suffi. Dans un communiqué, Laurence Tubiana explique sa décision de jeter l’éponge par le constat que son nom « a rencontré des oppositions au sein du NFP ». Des oppositions qui, selon elle, « ne mènent plus à l’apaisement dont nous avons tant besoin ».
Un retrait qui sonne comme un nouveau revers pour la coalition de gauche, dont les chances de désigner un premier ministre s’amenuisent de jour en jour. Après le refus d’Huguette Bello, présidente PS de la région Réunion, c’est un nouveau nom qui s’efface du tableau.
Une fenêtre de tir qui se referme ?
A quelques jours de l’ouverture des Jeux olympiques, le temps presse pour le Nouveau Front populaire. Les négociations patinent, et les oppositions internes semblent avoir raison de toutes les personnalités pressenties pour Matignon.
Ne nous résignons pas, il faut avancer
– Marine Tondelier, députée EELV
Malgré les appels à la détermination lancés par les responsables écologistes comme Marine Tondelier, la perspective d’un premier ministre issu de la gauche s’éloigne. Une situation qui n’est pas sans risques politiques pour le NFP, dont la crédibilité et la cohésion sont mises à rude épreuve par ces atermoiements.
Laurence Tubiana, un retour à la société civile
Pour celle qui se disait « prête à défendre les idées et propositions » de la gauche, ce retrait marque un retour dans les sphères associatives et internationales. A la tête de l’Agence française de développement, Laurence Tubiana aura fort à faire face aux « immenses défis » auxquels nos sociétés sont confrontées.
Un champ d’action qui n’est pas moins politique, comme le souligne la diplomate dans son communiqué : « Je crois profondément que la politique se joue partout dans la société ». Une conviction qui devra servir de boussole à une gauche plus que jamais dans l’impasse.