L’arrestation fracassante de Paul Watson, figure emblématique de la défense des océans, a créé une onde de choc dans le milieu écologiste. Ce dimanche 21 juillet, le capitaine de 74 ans a été interpellé par la police du Groenland alors que son navire faisait escale à Nuuk pour se ravitailler en carburant. Derrière cette arrestation se cache un mandat d’arrêt international émis par le Japon, pays avec lequel Paul Watson entretient un long contentieux en raison de son opposition virulente à la chasse baleinière.
Un activiste connu pour ses méthodes musclées
Fondateur de l’ONG Sea Shepherd, Paul Watson s’est fait connaître pour ses actions coup de poing visant à entraver la chasse aux cétacés. Ses détracteurs l’accusent de recourir à des méthodes agressives, mettant parfois en danger la vie des baleiniers. Mais pour ses supporters, il incarne un héros prêt à tout pour protéger ces mammifères marins qu’il considère comme les “êtres les plus intelligents et sensibles des océans”.
On pense que l’arrestation est liée à une ancienne notice rouge émise pour les interventions antérieures du capitaine Watson contre la chasse à la baleine dans la région de l’Antarctique.
– Locky MacLean, directeur de la fondation Paul Watson
Un bras de fer judiciaire avec le Japon
Ce n’est pas la première fois que Paul Watson a maille à partir avec la justice internationale. En 2012, il avait déjà été arrêté en Allemagne suite à un mandat d’extradition émis par le Costa Rica. Mais c’est surtout avec le Japon que le contentieux est le plus lourd. L’empire du Soleil levant l’accuse d’avoir mis en danger la vie de ses marins-pêcheurs lors de confrontations musclées en Antarctique.
Depuis cette affaire, Paul Watson avait pris soin de naviguer sous divers pavillons pour échapper aux poursuites. Son arrestation alors qu’il se trouvait dans les eaux groenlandaises, territoire sous souveraineté danoise, constitue donc un coup dur pour l’activiste septuagénaire. Ses soutiens dénoncent un “acharnement” de la part des autorités japonaises et une “demande à caractère politique” visant à museler ce défenseur acharné des baleines.
Un avenir incertain pour Sea Shepherd
Cette arrestation soudaine soulève des interrogations sur l’avenir de Sea Shepherd, l’ONG fondée par Paul Watson. Même si le capitaine avait quitté sa direction en 2022 pour créer sa propre fondation, il restait la figure de proue du mouvement. Son incarcération risque de déstabiliser l’organisation, d’autant que le navire intercepté au Groenland était en route pour une nouvelle campagne contre les baleiniers japonais dans le Pacifique nord.
- Sea Shepherd va-t-elle pouvoir poursuivre ses actions sans son leader charismatique ?
- La justice danoise va-t-elle donner une suite favorable à la demande d’extradition japonaise ?
- Paul Watson parviendra-t-il à échapper aux mailles du filet comme il a su le faire par le passé ?
Autant de questions en suspens qui promettent de nouveaux rebondissements dans ce bras de fer au long cours entre les défenseurs des cétacés et l’industrie baleinière nippone. Une chose est sûre, l’arrestation spectaculaire de cette figure mondiale de l’écologie a braqué les projecteurs sur un conflit qui est loin d’avoir livré son épilogue.
