C’est une annonce qui a pris de court l’Amérique et le monde entier. Dans une lettre publiée sur le réseau social X (anciennement Twitter), le président américain Joe Biden a annoncé à ses “chers compatriotes” qu’il renonçait à se présenter pour sa propre succession en 2024. Une décision surprise mais qui intervient après des semaines de spéculations et de pressions, sur fond de critiques de plus en plus nourries sur son état de santé.
Un bilan en demi-teinte
Dans son message, Joe Biden a tenu à revenir sur le bilan de ses trois années et demie passées à la tête de la première puissance mondiale. Il a notamment mis en avant la bonne santé de l’économie américaine, “la plus forte du monde” selon lui, fruit d’investissements massifs dans le cadre du plan de relance post-Covid. Le président sortant a aussi voulu souligner les avancées sociales durant son mandat, comme l’extension de la couverture santé, la nomination d’une première femme noire à la Cour Suprême ou encore des lois sur l’environnement et le contrôle des armes “historiques”.
Mais ces réussites ne sont pas parvenues à faire taire les critiques sur la forme du président, apparu très affaibli ces derniers mois lors de ses apparitions publiques. À 80 ans passés, Joe Biden a enchaîné les dérapages et approximations, faisant douter de sa capacité à assumer la fonction suprême pour 4 années de plus.
Les raisons d’un retrait
C’est justement cet argument de l’âge et de la santé que Joe Biden a mis en avant pour justifier son retrait. “Je crois qu’il est dans l’intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur mes fonctions” de président, a-t-il écrit, promettant de donner plus de détails ultérieurement.
“Je crois aujourd’hui ce que j’ai toujours cru : il n’y a rien que l’Amérique ne puisse faire – tant que nous le faisons ensemble.”
– Joe Biden dans sa lettre d’annonce
Quelles suites pour les démocrates ?
Le retrait de Joe Biden ouvre une nouvelle page pour le parti démocrate, orphelin de son candidat naturel pour 2024. Si le président sortant devrait apporter son soutien à sa vice-présidente Kamala Harris, celle-ci part avec un lourd handicap en termes de popularité. D’autres prétendants pourraient émerger dans les prochains mois pour porter les couleurs démocrates face aux républicains, qui rêvent de reconquérir la Maison Blanche.
Quoi qu’il en soit, l’Amérique entre dès maintenant dans une nouvelle séquence politique. Avec le retrait de Joe Biden, c’est une page qui se tourne, ouvrant la voie à tous les scénarios pour la présidentielle à venir. Les prochains mois s’annoncent décisifs, avec de nombreuses manœuvres en perspective. Et déjà une certitude : l’élection de 2024 sera plus ouverte que jamais.
