C’est une annonce qui a l’effet d’une bombe dans le paysage politique américain. Ce dimanche 21 juillet, le président Joe Biden a déclaré renoncer à briguer un second mandat lors de l’élection présidentielle de 2024. Dans un communiqué sobre mais lourd de sens, le démocrate de 81 ans explique que « bien qu’ayant eu l’intention de se représenter », il pense désormais qu’il est de son devoir de se retirer, « dans l’intérêt de son parti et du pays ».
Une pression grandissante des démocrates
Cette décision survient après plusieurs semaines de spéculations et de pressions croissantes au sein même du Parti démocrate. L’âge et l’état de santé de Joe Biden, actuellement le plus vieux président américain en exercice, suscitaient une inquiétude grandissante quant à sa capacité à assumer un second mandat. Plus de 30 élus démocrates avaient publiquement appelé le président à « passer le relais à une nouvelle génération ».
Le débat télévisé face à Donald Trump le 27 juin dernier semble avoir été le tournant. Cherchant ses mots, enchaînant les phrases incomplètes, Joe Biden est apparu diminué face à son rival républicain, faisant craindre à beaucoup un second duel déséquilibré en 2024. Sa mise en quarantaine liée au Covid-19 quelques jours plus tard n’a fait qu’accentuer le malaise.
Un retrait « dans l’intérêt du pays »
Dans son communiqué, Biden assure néanmoins que sa décision est mûrement réfléchie et motivée par de nobles intentions. « Je pense qu’il est dans l’intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l’accomplissement de mes devoirs de président jusqu’à la fin de mon mandat », écrit-il.
Ce fut le plus grand honneur de ma vie de vous servir en tant que président.
Joe Biden, président des États-Unis
Un retrait qui soulève autant de questions qu’il apporte de réponses. Car si Joe Biden renonce, qui pour porter les couleurs démocrates face à Donald Trump en 2024 ? Le parti saura-t-il se rassembler derrière un nouveau champion en si peu de temps ? Les prochains mois s’annoncent décisifs.
Une course à la succession qui s’ouvre
Déjà, les noms des potentiels successeurs commencent à circuler. Kamala Harris, l’actuelle vice-présidente, fait figure de favorite naturelle. Mais d’autres personnalités comme le gouverneur de Californie Gavin Newsom, la sénatrice Elizabeth Warren ou encore le transporteur secrétaire Pete Buttigieg sont également pressenties.
Une chose est sûre : la course à l’investiture démocrate promet d’être animée dans les prochains mois. Et tous les regards seront tournés vers les sondages, qui donneront une première indication sur les chances des démocrates de conserver la Maison Blanche en 2024. Une élection qui s’annonce d’ores et déjà historique, à bien des égards.