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Secrets du métier disparu de résinier en Gironde

Découvrez les secrets du métier de résinier, un artisanat typique de Gironde qui a façonné l'histoire de la région. Plongez dans le quotidien de ces travailleurs de l'ombre et explorez un pan méconnu du patrimoine girondin, de l'apogée du XIXe siècle jusqu'à sa disparition dans les années 60...

Au cœur des forêts de pins de Gironde se cache un pan méconnu de l’histoire régionale : le métier de résinier. Cet artisanat typique, apparu au Moyen-Âge, a longtemps représenté une filière économique majeure du Sud-Ouest. Aujourd’hui disparu, il reste ancré dans la mémoire collective grâce aux témoignages précieux des derniers gemmeurs. Plongeons ensemble dans les secrets de ce savoir-faire ancestral.

L’âge d’or des résiniers girondins

Au XIXe siècle, la récolte de la résine de pin est à son apogée en Gironde. Des milliers de résiniers, aussi appelés gemmeurs, travaillent dans les vastes forêts du département. Chaque année, de mars à octobre, ils entaillent méticuleusement l’écorce des pins pour recueillir la précieuse sève dans de petits pots en terre cuite, les “cutchots”.

Ce labeur physique intense rythmait la vie de nombreuses familles. Comme le raconte Daniel Lacoste, fils et petit-fils de résiniers, «c’était très dur physiquement». Chaque gemmeur s’occupait de 3000 à 4000 arbres par an, vivant dans des cabanes forestières mises à disposition par les propriétaires.

Une technique ancestrale

Pour récolter la résine, les gemmeurs blessaient volontairement les pins. Cette incision, appelée “care”, stimulait la sécrétion de résine par l’arbre pour cicatriser. Un savoir-faire transmis de génération en génération, qui n’avait rien à voir avec la récolte de la sève.

Au départ, on récoltait la résine «au crot», c’est-à-dire à même le sol. Puis on a utilisé des petits pots en terre cuite qu’on fichait dans l’arbre.

– Daniel Lacoste, fils de résinier

Un métier en voie de disparition

Malgré son importance économique, le métier de résinier a progressivement décliné au cours du XXe siècle. La concurrence des produits dérivés du pétrole et l’exode rural ont eu raison de cet artisanat. Les derniers gemmeurs ont rangé leurs outillages dans les années 60, emportant avec eux un pan de l’histoire girondine.

Préserver la mémoire des résiniers

Aujourd’hui, il ne reste que peu de traces tangibles de cette activité ancestrale. Les cabanes des résiniers tombent en ruine au cœur des forêts, et les témoins de cette époque se font rares. Pourtant, des passionnés œuvrent pour préserver ce patrimoine immatériel.

Des associations locales collectent les souvenirs et les objets liés à la récolte de la résine. Expositions, conférences et démonstrations permettent de transmettre cet héritage aux nouvelles générations. Une manière de rendre hommage à ces travailleurs de l’ombre qui ont façonné l’identité du territoire.

Un artisanat ancré dans l’ADN girondin

S’il a aujourd’hui disparu, le métier de résinier reste profondément lié à l’histoire et à la culture de la Gironde. Cette activité a modelé les paysages forestiers du département et a marqué des générations entières de familles.

Redécouvrir cet artisanat oublié, c’est plonger dans un pan méconnu du patrimoine régional. C’est aussi rendre hommage à ces hommes et ces femmes qui ont travaillé dans l’ombre des pins, perpétuant un savoir-faire ancestral. Une belle manière de se reconnecter à ses racines et de mieux comprendre l’identité girondine.

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