C’est une défaite qui fait l’effet d’une bombe dans le monde du tennis. Rafael Nadal, légende vivante aux 22 titres du Grand Chelem, s’est incliné sèchement ce dimanche en finale du tournoi ATP 250 de Bastad en Suède. Score final : 6-3, 6-2 en faveur du Portugais Nuno Borges, modeste 51e joueur mondial. Une contre-performance d’autant plus surprenante qu’il s’agissait de la première finale de l’Espagnol depuis sa 14e victoire à Roland-Garros en juin 2022. Faut-il y voir un signe annonciateur du déclin pour le Taureau de Manacor ?
Un retour à la compétition compliqué pour Nadal
Eloigné des courts pendant de longs mois en raison d’une blessure au psoas, Rafael Nadal effectuait sur la terre battue suédoise son retour tant attendu à la compétition. Un come-back qui s’annonçait délicat pour le Majorquin qui fêtera ses 37 ans dans moins d’un mois. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Espagnol est apparu à court de rythme pour son entrée en lice.
Pourtant, le numéro 3 mondial a plutôt bien débuté le tournoi en dominant successivement le Croate Duje Ajdukovic et le Suédois Elias Ymer sans perdre le moindre set. Mais face à Nuno Borges en finale, Nadal est complètement passé au travers, incapable de tenir la cadence imposée par le Portugais. Manquant cruellement de repères, multipliant les fautes directes, le gaucher aux 92 titres ATP n’a jamais semblé en mesure d’inquiéter son adversaire du jour.
Nuno Borges, la révélation portugaise
Il faut dire que Nuno Borges, s’il n’a pas le palmarès de l’ogre espagnol, a livré une prestation de très haute volée. Le joueur de 26 ans, en pleine ascension depuis quelques mois, a parfaitement su profiter des largesses de Nadal, le breakant d’entrée dans chacune des deux manches. Solide sur son engagement, agressif en retour, le natif de Maia a assommé le Taureau de Manacor à coups de coups droits dévastateurs. Une victoire de prestige qui confirme tout le potentiel du Portugais, déjà quart de finaliste à Estoril et demi-finaliste à Lyon cette saison.
C’est un rêve qui devient réalité de battre Rafa aujourd’hui. Je ne réalise pas encore mais c’est un moment que je n’oublierai jamais.
– Nuno Borges après sa victoire
Nadal en quête de repères à l’approche des JO
Pour Rafael Nadal en revanche, cette défaite en finale sonne comme un sérieux avertissement à moins de deux semaines du coup d’envoi des Jeux Olympiques de Paris. Le Majorquin, qui rêve de décrocher l’or olympique en simple, le seul grand titre manquant à son immense palmarès, sait qu’il devra élever sensiblement son niveau de jeu s’il veut prétendre au sacre sur la terre battue parisienne.
D’autant que la concurrence s’annonce particulièrement relevée, avec un Carlos Alcaraz au sommet de son art, un Novak Djokovic revanchard et des outsiders ambitieux comme Daniil Medvedev, Stefanos Tsitsipas ou Alex Zverev. Autant d’obstacles de taille sur la route du Taureau de Manacor, qui aura fort à faire pour retrouver sa forme éblouissante d’antan.
Vers la fin d’une ère pour Nadal ?
S’il serait évidemment prématuré de tirer des conclusions hâtives sur la base d’une seule contre-performance, ce revers inquiétant n’en pose pas moins question sur l’avenir de Rafael Nadal. Diminué physiquement, moins tranchant dans ses frappes, l’Espagnol semble sur le déclin après deux décennies de domination sans partage. À bientôt 37 ans, son corps le trahit de plus en plus souvent, l’empêchant d’enchaîner les matchs au plus haut niveau.
Alors, faut-il craindre la fin du règne pour le roi de la terre battue ? Si Nadal nous a habitués à revenir encore plus fort après chaque coup dur, il n’est pas certain qu’il parvienne cette fois-ci à repousser les limites de l’âge et de la science. Le Taureau de Manacor, malgré son instinct de compétiteur hors-norme, devra sans doute songer à passer la main dans un avenir proche. En attendant, ses millions de fans à travers le monde espèrent le voir briller une dernière fois sous le soleil de Paris pour des adieux en apothéose. Réponse dans deux semaines.