Vous rêviez de visiter le Petit Palais ou de dîner avec vue sur la Tour Eiffel durant les Jeux Olympiques de Paris 2024 ? Désolé, mais à moins d’être un VIP triés sur le volet, vous devrez vous contenter d’admirer ces monuments de l’extérieur ! En effet, pour épater leurs invités de marque durant les JO, les sponsors officiels ont mis la main sur les lieux les plus prestigieux de la capitale. Une privatisation XXL qui soulève des questions…
Petit Palais, Grand Palais : réservés aux happy few
Vous pensiez pouvoir profiter d’une pause culturelle entre deux épreuves en visitant les célèbres musées parisiens ? Raté ! Le groupe bancaire BPCE, sponsor premium des JO, a privatisé une aile entière du Petit Palais pour en faire son QG et recevoir ses invités dans un écrin historique. Rebaptisé pour l’occasion “Petit Palais des sports”, le musée des beaux-arts de la ville de Paris sera entièrement dédié à l’accueil des relations d’affaires de la banque.
Même chose du côté du Grand Palais, qui hébergera les compétitions d’escrime et de taekwondo. Les espaces qui ne seront pas utilisés pour les épreuves seront là aussi réquisitionnés pour des opérations de relations publiques. Avec sa nef de verre et sa vue imprenable sur les Champs-Élysées, le monument s’annonce comme le spot le plus prisé des réceptions VIP.
Des lieux d’exception pour des soirées hors-normes
Pour s’assurer que leurs invités repartent avec des souvenirs impérissables de leur séjour olympique, les sponsors ont vu les choses en grand. Le traiteur Potel & Chabot et le chef triplement étoilé Yannick Alléno ont été recrutés pour imaginer des dîners de gala dans des lieux aussi insolites que les musées d’Orsay ou du Quai Branly.
La maison de champagne Piper-Heidsieck, fournisseur officiel de Paris 2024, prévoit même d’installer son HyperSpace -une structure éphémère futuriste- sur l’esplanade du Trocadéro pour offrir une expérience immersive à ses VIP, avec vue directe sur la Tour Eiffel.
Un Olympe inaccessible au commun des mortels ?
Si ces privatisations en série permettent de financer en partie les Jeux, elles interrogent sur l’accessibilité de l’évènement au grand public. Alors que les organisateurs avaient promis des “Jeux ouverts à tous“, les lieux les plus emblématiques de Paris 2024 seront finalement réservés à une poignée de privilégiés.
Une situation qui ravive les critiques sur l’appropriation de l’espace public par des intérêts privés et le manque de retombées concrètes des grands évènements pour la population. Les JO de Paris, qui se voulaient exemplaires et populaires, semblent reproduire le schéma des éditions précédentes, où l’expérience VIP primait sur la fête collective.
Reste à savoir comment les Parisiens, déjà échaudés par les restrictions de circulation et les mesures de sécurité drastiques, réagiront en découvrant que certains des plus beaux monuments de leur ville se transforment en clubs privés le temps des Jeux. Les JO 2024, une grande célébration populaire ou un entre-soi olympien ? Réponse dans un an !