Cet été, les festivals de musique français ont une nouvelle fois démontré leur capacité à offrir une expérience musicale riche et variée. Des textures synthétiques de LCD Soundsystem aux incantations poétiques de PJ Harvey en passant par l’énergie punk débridée de Fat White Family, les scènes hexagonales ont résonné de mille sonorités différentes. Une diversité qui séduit un public toujours plus large, avide de découvertes et d’émotions fortes.
Une programmation éclectique pour tous les goûts
Les programmateurs des grands festivals comme We Love Green à Paris, Beauregard près de Caen, Les Vieilles Charrues en Bretagne ou encore Les Francofolies à La Rochelle ont rivalisé d’audace pour concocter des affiches mêlant artistes confirmés et talents émergents, stars internationales et pépites locales. L’objectif : proposer un voyage musical unique, à la croisée des genres et des générations.
Le grand retour du punk
Portés par des groupes comme Fat White Family, les festivaliers ont pu renouer avec l’esprit rebelle et provocateur des débuts du punk. Lias Saoudi, leader charismatique du combo britannique, a multiplié les facéties sur scène, n’hésitant pas à jeter au public médusé les restes de son déjeuner. Une attitude «no future» qui contraste avec la bienveillance affichée par le jeune public, comme en témoigne cette pancarte brandie lors du concert du rappeur La Fève : «Je suis la galette, tu es La Fève».
L’électro, valeur sûre des dancefloors
Malgré la pluie qui s’est invitée sur certains festivals comme We Love Green, l’électro a fait vibrer les foules. Le duo français Justice a notamment livré des sets d’une puissance galvanisante, attirant un public transgénérationnel, du quadra en blouson siglé au jeune clubber. Dans un registre plus hybride, LCD Soundsystem a lui aussi illuminé les nuits festivalières avec ses rythmiques implacables.
PJ Harvey, prêtresse envoûtante de la scène
Alternant poésie ténébreuse et séquences noise abrasives, la chanteuse PJ Harvey a hypnotisé le public des Vieilles Charrues. Véritable oracle en robe à motifs sylvestres, elle a prouvé qu’elle restait l’une des figures les plus fascinantes de la scène rock. Un magnétisme partagé par d’autres légendes comme Véronique Sanson, 75 printemps et une énergie folle, qui a électrisé Beauregard sur ses tubes intemporels.
Le rap, incontournable des festivals
Reflet d’une scène bouillonnante, le rap s’est aussi taillé une place de choix dans les programmations estivales. La Belge Shay a ainsi impressionné par son flow précis et sa prestance scénique, tandis que plusieurs artistes de la nouvelle génération comme Lujipeka ou Tiakola ont attiré une foule survoltée. Preuve que le hip-hop, dans toute sa diversité, est devenu un pilier des festivals.
Des shows fédérateurs et généreux
Au-delà des têtes d’affiche, plusieurs artistes ont marqué les esprits par leur simplicité et leur sens du partage, à l’image du groupe Phoenix. Porté par son public, le leader Thomas Mars a livré une prestation organique et rafraîchissante. Un esprit fédérateur qu’on retrouve aussi chez Hervé. Malgré une programmation en début d’après-midi, le chanteur a réussi à embarquer les festivaliers par sa générosité communicative.
Concentré d’émotions fortes et de découvertes musicales, les festivals français ont une nouvelle fois prouvé cet été qu’ils étaient un formidable terrain d’expression pour les artistes de tous horizons. Une diversité sans cesse renouvelée qui fait leur richesse et leur succès populaire. Vivement l’été prochain pour de nouvelles aventures sonores !