Alors que la France se prépare à accueillir les Jeux olympiques de Paris 2024, l’avenir de la candidature des Alpes françaises pour l’organisation des JO d’hiver 2030 semble plus incertain que jamais. Le Comité international olympique (CIO) a appelé à la patience ce samedi, reconnaissant que la situation politique actuelle en France rendait les choses “un peu plus compliquées”.
Un contexte politique défavorable
La dissolution récente de l’Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron a en effet des répercussions inattendues sur le dossier de candidature olympique. En l’absence d’un gouvernement disposant d’une majorité claire, la France n’a pas été en mesure de fournir au CIO deux documents cruciaux :
- La garantie de livraison des Jeux, qui doit être signée par le Premier ministre
- La contribution de partenariat au budget d’organisation entre l’État et les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur
Sans ces engagements formels des pouvoirs publics, la candidature française se retrouve fragilisée, au point de faire craindre un rejet pur et simple par le CIO. Un scénario catastrophe à quelques jours seulement de l’ouverture des Jeux de Paris.
Le spectre d’une humiliation pour Paris 2024 ?
Le monde olympique s’interroge : le CIO pourrait-il infliger un tel camouflet à la France, pays hôte des prochains Jeux d’été ? Si un tel scénario semble improbable au vu des relations étroites entre le CIO et Paris 2024, il n’est pas totalement exclu. Le comité olympique avait en effet clairement écarté les candidatures de la Suède et de la Suisse en novembre dernier, pointant justement un manque d’engagements publics.
La situation politique rend les choses un peu plus compliquées.
Mark Adams, porte-parole du CIO
Une décision repoussée à l’automne ?
Face à ce casse-tête, le CIO temporise et appelle à la patience. Son porte-parole Mark Adams a rappelé qu’il restait “quelques jours de travail” avant la 142e session du CIO, censée attribuer officiellement les JO 2030 aux Alpes françaises ce mercredi. Une façon de laisser une dernière chance à la candidature française de se mettre en conformité.
Si les documents manquants ne sont pas fournis d’ici là, le CIO a toute latitude pour reporter le vote, par exemple en convoquant une session extraordinaire à l’automne. Le président Thomas Bach a aussi laissé planer la possibilité d’une approbation partielle dès cette semaine, sous réserve de conditions restant à remplir.
Les Alpes françaises au pied du mur
La balle est donc dans le camp des autorités françaises, qui doivent impérativement trouver un moyen de débloquer la situation malgré l’instabilité politique actuelle. Un véritable défi alors que le pays est suspendu à la formation d’un nouveau gouvernement et que l’avenir des JO 2030 ne figure certainement pas en tête des priorités.
Pour les Alpes françaises, l’enjeu est de taille. Décrocher l’organisation des Jeux d’hiver représenterait un formidable levier de développement pour ces territoires, tant en termes d’infrastructures que d’attractivité touristique. Reste à savoir si le rêve olympique résistera aux turbulences de la politique nationale. Réponse dans les prochains jours, voire les prochaines semaines.