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Répression Sanglante des Manifestations au Bangladesh

Bangladesh en ébullition : l'armée ouvre le feu sur les manifestants, faisant des centaines de morts. Un couvre-feu strict impose un silence de mort sur Dacca. La Première ministre, acculée, annule ses voyages à l'étranger. Le pays au bord du gouffre...

Le Bangladesh traverse une crise sans précédent. Depuis plusieurs jours, le pays est secoué par un mouvement de contestation d’une ampleur inédite, qui a viré au bain de sang. Les manifestants, majoritairement des étudiants, dénoncent un système de quotas jugé inéquitable dans la fonction publique. Face à cette fronde, le gouvernement a choisi la manière forte. Et le pire est peut-être encore à venir.

Dacca, ville à feu et à sang

Samedi, la capitale Dacca s’est réveillée sous le choc. La veille, les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre avaient atteint un degré de violence inouï. L’armée, déployée pour rétablir l’ordre, a ouvert le feu à balles réelles sur la foule, faisant de nombreuses victimes. Selon un bilan provisoire, la répression aurait déjà fait plus de 100 morts en quelques jours.

Des centaines de milliers de personnes ont affronté la police vendredi à Dacca. Au moins 150 policiers ont été admis à l’hôpital.

– Un porte-parole de la police

Dans les rues de la capitale, c’est un paysage de désolation qui s’offre aux regards. Bâtiments incendiés, barricades, débris… De nombreux quartiers ressemblent à un champ de bataille. Un couvre-feu strict a été imposé, plongeant la ville dans un silence de mort uniquement rompu par des tirs sporadiques.

Un pouvoir fragilisé

Cette explosion de violence intervient dans un contexte politique tendu. Au pouvoir depuis 2009, la Première ministre Sheikh Hasina est accusée de dérive autoritaire. Sa réélection en janvier, lors d’un scrutin boycotté par l’opposition, a été vivement contestée. Beaucoup dénoncent un système électoral non démocratique.

Prise de court par l’ampleur du mouvement, Sheikh Hasina a dû annuler en urgence ses déplacements à l’étranger. Selon son entourage, elle suivrait désormais la situation heure par heure. Mais cette démonstration de fermeté suffit-elle à masquer la fragilité du pouvoir ?

Un avenir incertain

Pour beaucoup d’observateurs, ce soulèvement étudiant révèle le malaise profond d’une société bangladaise étouffée par un gouvernement intransigeant. Les appels au dialogue sont pour l’heure ignorés par les autorités, qui semblent privilégier une logique répressive.

Mais en faisant le choix de l’épreuve de force, le pouvoir joue un jeu dangereux. Car rien ne dit que la contestation s’essoufflera. Au contraire, la brutalité de la répression pourrait attiser le ressentiment et pousser une population exaspérée dans les bras des opposants.

Dans un pays aussi jeune et bouillonnant que le Bangladesh, où la moitié de la population a moins de 25 ans, le statu quo n’est plus une option. Sauf à risquer un embrasement aux conséquences imprévisibles. L’ombre d’un nouveau printemps bengali plane désormais sur Dacca. Le pire n’est peut-être pas encore advenu.

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