En ce lundi 15 juillet 2024, les forces de l’ordre de Nantes ont mis la main sur deux individus suspectés de se livrer à un trafic de stupéfiants en plein cœur de la ville. L’interpellation, qui s’est déroulée rue Edmond-Bertreux, a permis de mettre au jour un changement notable dans le profil des dealers sévissant dans la cité des Ducs. En effet, les deux mis en cause, fraîchement débarqués de Tunisie, étaient en situation irrégulière sur le territoire français.
Cette arrestation, fruit d’une opération de flagrance menée par la police, a surpris les deux hommes en pleine transaction. Près de 140 grammes d’héroïne et 30 grammes de cocaïne, soigneusement conditionnés en “cocottes”, ont été saisis, ainsi qu’une somme de plus de 2 000 euros en espèces. Trois autres personnes ont également été interpellées au cours de cette intervention, dont une au volant de son véhicule.
Un nouveau visage du trafic de drogue
Si le trafic de stupéfiants n’est malheureusement pas un phénomène nouveau à Nantes, l’arrestation de ces deux ressortissants tunisiens sans papiers met en lumière une évolution préoccupante. Jusqu’à présent, les points de deal étaient principalement tenus par des individus issus des quartiers défavorisés de la ville, souvent bien connus des services de police.
Or, depuis plusieurs mois, les forces de l’ordre constatent un changement notable dans le profil des dealers. De plus en plus de ressortissants étrangers en situation irrégulière, venus notamment de Tunisie, semblent avoir investi ce marché illicite particulièrement lucratif. Une tendance qui soulève de nombreuses questions.
Des filières criminelles organisées ?
L’implication croissante de clandestins dans les réseaux de trafic de drogue nantais laisse supposer l’existence de filières criminelles organisées, capables d’acheminer des “petites mains” depuis l’étranger pour alimenter les points de deal. Un phénomène d’autant plus préoccupant que ces individus, sans attache ni perspective d’avenir en France, n’ont que peu de choses à perdre.
“Nous assistons à une professionnalisation inquiétante des réseaux de trafic de stupéfiants, avec le recours à une main-d’œuvre étrangère précaire et facilement remplaçable.”
– Un enquêteur de la brigade des stupéfiants de Nantes
Une réponse pénale ferme
Face à cette situation, la justice se veut ferme. Déférés au palais de justice dès le mercredi suivant leur interpellation, les deux dealers tunisiens se sont vus notifier une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Une décision qui vise à les éloigner durablement du pays, afin de les empêcher de poursuivre leurs activités illicites.
Toutefois, l’efficacité de cette mesure reste sujette à caution. En effet, nombre de ces clandestins, une fois expulsés, parviennent à regagner le territoire national pour reprendre leur trafic là où ils l’avaient laissé. Un véritable jeu du chat et de la souris qui met à rude épreuve les forces de l’ordre et la justice.
Un combat de longue haleine
La lutte contre le trafic de stupéfiants et l’implication croissante de clandestins dans ce fléau s’annonce comme un combat de longue haleine pour les autorités nantaises. Au-delà de la répression, c’est toute une politique migratoire et d’intégration qui doit être repensée pour tarir à la source ces dérives criminelles.
Car derrière chaque point de deal démantelé, c’est le spectre d’une misère sociale et d’un échec collectif qui se dessine. Un constat amer qui appelle à une réflexion de fond sur les racines de cette délinquance d’un nouveau genre, et sur les moyens d’y remédier durablement.
L’interpellation de ces deux dealers tunisiens en situation irrégulière est donc bien plus qu’un fait divers. Elle est le symptôme d’un mal profond qui gangrène notre société, et face auquel nous ne pouvons plus fermer les yeux. Il est temps d’agir, avec détermination et humanité, pour endiguer cette spirale délétère avant qu’il ne soit trop tard.