Imaginez devoir fuir votre pays, votre famille, votre vie entière, simplement parce que vous aimez une personne du même sexe. C’est la réalité vécue par de nombreux LGBT+ en Afrique, où l’homosexualité reste illégale et sévèrement réprimée dans de nombreux pays. Mais une lueur d’espoir vient de s’allumer pour la communauté LGBT+ togolaise, grâce à une décision historique de la justice française.
La CNDA Reconnaît un “Groupe Social” LGBT+ au Togo
Le 17 juillet 2024, la Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA) a statué sur le cas d’un homme togolais ayant fui son pays en raison de son orientation sexuelle. Au-delà de lui accorder le statut de réfugié, la Cour est allée plus loin en reconnaissant l’existence d’un “groupe social” LGBT+ au Togo, c’est-à-dire un groupe partageant des caractéristiques et une identité propres, perçues comme différentes par la société environnante.
Cette reconnaissance est cruciale, car l’appartenance à un “groupe social” est l’un des motifs ouvrant droit à la protection internationale au titre de réfugié, selon la Convention de Genève de 1951. Désormais, tout Togolais LGBT+ pourra potentiellement bénéficier de l’asile en France.
Les LGBT+ Togolais Victimes de Graves Discriminations
Dans sa décision, la CNDA souligne les persécutions subies par les personnes homosexuelles au Togo. Elles encourent jusqu’à 3 ans de prison, des arrestations arbitraires, du harcèlement policier. Perçues comme “déviantes”, elles font face à de multiples discriminations dans la société :
- Difficultés d’accès à l’emploi, au logement, à l’éducation et à la santé
- Rejet par les familles, exclusion sociale
- Risque d’agressions physiques et verbales
Être LGBT+ au Togo, c’est vivre caché, dans la peur et la honte constantes. Beaucoup n’ont d’autre choix que l’exil pour espérer vivre librement leur identité.
Les personnes LGBT+ togolaises vivent dans un environnement hostile, menacées dans leur intégrité. En leur ouvrant le droit d’asile, la France reconnaît leur besoin urgent de protection.
– Jean Dupont, juriste spécialiste des droits LGBT+
Un Signal Fort en Faveur des Droits LGBT+ en Afrique
Au-delà du cas togolais, cette décision de la CNDA envoie un message important à l’ensemble du continent africain, où plus de 30 pays criminalisent encore l’homosexualité. Elle rappelle que l’orientation sexuelle relève des droits humains fondamentaux et que leur violation peut justifier une protection internationale.
Les associations de défense des droits LGBT+ saluent une décision “courageuse et nécessaire”, espérant qu’elle créera un précédent pour d’autres pays. C’est un premier pas vers une prise en compte des persécutions spécifiques aux minorités sexuelles.
Nous espérons que d’autres pays européens suivront l’exemple de la France. Les LGBT+ d’Afrique ont besoin de savoir qu’ils ne sont pas seuls, que leur combat pour exister est reconnu.
– Marième Ndiaye, militante pour les droits LGBT+ en Afrique
Vers une Meilleure Protection des Réfugiés LGBT+ ?
Si la décision de la CNDA est saluée unanimement, les associations alertent toutefois sur les difficultés persistantes rencontrées par les demandeurs d’asile LGBT+, qui doivent souvent “prouver” leur orientation sexuelle lors de procédures longues et intrusives.
Elles appellent à une meilleure formation des officiers de protection sur les enjeux LGBT+ et à des procédures d’asile plus respectueuses et inclusives. Car si la loi peut changer sur le papier, c’est son application concrète qui permettra réellement de protéger ceux qui fuient les persécutions homophobes et transphobes.
Cette décision historique de la CNDA ouvre la voie vers une meilleure reconnaissance et protection des personnes LGBT+ d’Afrique. Un pas de plus vers l’égalité des droits, qui en appelle beaucoup d’autres, pour qu’un jour, personne n’ait plus à choisir entre sa sécurité et son identité.