Il aura manqué une poignée de voix. Mardi 25 juin, les députés du Nouveau Front populaire ont échoué à faire élire l’un des leurs à la présidence de l’Assemblée nationale. Un premier revers cinglant pour cette coalition hétéroclite de la gauche, qui espérait imposer sa marque d’entrée au Palais Bourbon. Mais pas question pour autant de lâcher l’affaire : les tractations se poursuivent en coulisses pour arracher Matignon et tenter d’imposer la politique de la coalition.
La gauche unie, mais jusqu’où ?
Depuis sa création en janvier dernier, le Nouveau Front populaire se veut le porte-étendard d’une gauche enfin rassemblée. Réunissant sous une même bannière écologistes, communistes, socialistes et Insoumis, cette coalition avait pour ambition de tourner la page des divisions. Une union perçue comme la condition sine qua non pour espérer l’emporter en 2024. Pari en partie réussi, le NFP décrochant 193 sièges aux législatives.
Mais voilà, sitôt les confettis de la campagne retombés, les vieux démons resurgissent. L’unité affichée durant des mois se fissure déjà. En cause, les divergences irréconciliables entre un PS attaché à la social-démocratie et une France Insoumise qui n’a jamais caché sa volonté de renverser la table. Difficile dans ces conditions de s’entendre sur un nom pour Matignon.
Main basse sur Matignon
Les Insoumis avaient un plan. Prendre d’abord la présidence de l’Assemblée nationale avec André Chassaigne. Avant d’imposer dans la foulée leur champion à Matignon, en la personne de François Ruffin. Un scénario contrarié par l’échec du député communiste à décrocher le « perchoir » mardi. Pas de quoi entamer la détermination des troupes de Jean-Luc Mélenchon.
Du côté des socialistes en revanche, l’heure est au repositionnement. Le revers Chassaigne a rebattu les cartes. Olivier Faure entend bien en profiter pour pousser ses pions. Le premier secrétaire du PS lorgne lui aussi Matignon. Pour cela, il compte s’appuyer sur Carole Delga, sa présidente de région en Occitanie, qui coche toutes les cases.
Un combat fratricide
Ruffin ou Delga ? Insoumis ou socialistes ? Une bataille en forme de choix cornélien pour le Nouveau Front populaire. Derrière les sourires de façade, la guerre des chefs fait rage. Chaque camp fourbit ses armes médiatiques pour discréditer l’adversaire. Les Insoumis pointent le « réformisme mou » des socialistes quand ces derniers s’inquiètent du « jusqu’au-boutisme » mélenchoniste.
On ne peut pas faire comme si de rien n’était, il va falloir crever l’abcès. Le Nouveau Front populaire, ce n’est pas l’annexion de la gauche par une France Insoumise hégémonique !
– Un cadre socialiste
Jusqu’où ira ce bras de fer fratricide ? Le temps presse. Après le vote du budget à l’automne, le président devra trancher et choisir son premier ministre. D’ici là, plusieurs rounds de négociations attendent le Nouveau Front populaire. À ce petit jeu, c’est toute la crédibilité et la survie de la coalition qui est en jeu. En cas d’échec, il faudra assumer le fiasco d’une énième union ratée de la gauche. Avec le risque d’un éparpillement des voix en 2024 qui ferait les affaires de la macronie. Le feuilleton ne fait que commencer.
Ruffin ou Delga ? Insoumis ou socialistes ? Une bataille en forme de choix cornélien pour le Nouveau Front populaire. Derrière les sourires de façade, la guerre des chefs fait rage. Chaque camp fourbit ses armes médiatiques pour discréditer l’adversaire. Les Insoumis pointent le « réformisme mou » des socialistes quand ces derniers s’inquiètent du « jusqu’au-boutisme » mélenchoniste.
On ne peut pas faire comme si de rien n’était, il va falloir crever l’abcès. Le Nouveau Front populaire, ce n’est pas l’annexion de la gauche par une France Insoumise hégémonique !
– Un cadre socialiste
Jusqu’où ira ce bras de fer fratricide ? Le temps presse. Après le vote du budget à l’automne, le président devra trancher et choisir son premier ministre. D’ici là, plusieurs rounds de négociations attendent le Nouveau Front populaire. À ce petit jeu, c’est toute la crédibilité et la survie de la coalition qui est en jeu. En cas d’échec, il faudra assumer le fiasco d’une énième union ratée de la gauche. Avec le risque d’un éparpillement des voix en 2024 qui ferait les affaires de la macronie. Le feuilleton ne fait que commencer.