Branle-bas de combat dans les aéroports du monde entier. Depuis ce matin, une gigantesque panne informatique chez le géant américain Microsoft provoque des dysfonctionnements majeurs au sein de nombreuses entreprises et infrastructures à travers le globe, en particulier les plateformes aéroportuaires et les compagnies aériennes. Des terminaux paralysés, des milliers de passagers bloqués, des vols retardés ou annulés… Le secteur du transport aérien est sens dessus dessous. Mais concrètement, quelles sont les conséquences pour les voyageurs ? Quels sont vos droits en cas de retard ou d’annulation ? On fait le point sur cette situation inédite.
Microsoft à l’origine d’un chaos mondial
Tout a commencé aux alentours de 8h ce matin, quand Microsoft a signalé une panne de service sur ses systèmes informatiques. Très rapidement, l’incident a pris une ampleur internationale, avec des répercussions dans de multiples secteurs dépendants des solutions du groupe américain : banques, hôpitaux, administrations… et transports. De nombreux aéroports parmi les plus fréquentés au monde ont été touchés, de Delhi à Hong Kong en passant par Berlin ou Amsterdam. Sur place, les passagers font face à des scènes de chaos :
- Terminaux paralysés
- Panneaux d’affichage hors-service
- Files d’attentes interminables aux guichets
- Impossibilité d’enregistrer ou d’embarquer
- Avions cloués au sol
Les compagnies aériennes ne sont pas épargnées, à l’instar de l’irlandaise Ryanair ou de l’américaine American Airlines, contraintes de suspendre temporairement leurs opérations. Même constat pour la néerlandaise KLM : “KLM est également touchée par la panne informatique mondiale, rendant impossible la gestion des vols”, peut-on lire sur son site.
L’antivirus CrowdStrike à l’origine de l’incident
Mais d’où vient précisément le problème ? Selon Microsoft, la faille proviendrait de CrowdStrike, l’antivirus intégré à son système. Ce logiciel de cybersécurité, utilisé par des milliers d’entreprises, aurait subi une brèche permettant à des pirates de s’introduire et de provoquer des pannes. Une hypothèse rapidement écartée par CrowdStrike : “Nous travaillons en étroite collaboration avec Microsoft pour déterminer la cause première et atténuer les éventuelles conséquences pour les clients”, a sobrement indiqué l’éditeur dans un communiqué. En attendant, c’est le flou artistique pour les dizaines de milliers de voyageurs impactés.
La situation en France
Dans l’Hexagone, la panne a des répercussions plus limitées qu’ailleurs. À Paris, Aéroports de Paris a assuré que ses systèmes informatiques étaient “toujours opérationnels”. Néanmoins, les aéroports de Roissy et d’Orly subissent les conséquences du ralentissement du trafic mondial, avec des retards et des annulations sur les vols opérés par les compagnies touchées par l’incident. Air France a fait état de “perturbations” sur certaines liaisons.
D’autres plateformes régionales sont plus directement affectées :
Aéroport | Compagnies impactées | Conséquences |
---|---|---|
Beauvais | Ryanair, Wizz Air | Nombreux retards, jusqu’à 30 minutes en moyenne |
Lyon | EasyJet, Transavia | Vols retardés |
Marseille | Ryanair, Volotea | Perturbations, retards |
Comment se faire rembourser en cas de retard ou d’annulation ?
Face à cette situation exceptionnelle, quels sont les recours pour les passagers lésés ? En cas de retard de plus de 3 heures ou d’annulation, le règlement européen n°261/2004 s’applique. Il donne droit à une indemnisation forfaitaire, sauf circonstances extraordinaires :
- 250€ pour les vols de moins de 1500 km
- 400€ pour les vols intra-communautaires de plus de 1500 km
- 600€ pour les autres vols de 3500 km ou plus
« A priori, nous sommes dans un cas de force majeure, vu le côté inédit de la situation. Les compagnies aériennes pourront donc invoquer des circonstances extraordinaires inévitables pour éviter de payer des indemnités forfaitaires »
déclare Thomas Gonçalves, juriste à l’Institut national de la consommation.
En revanche, la compagnie a l’obligation de vous proposer une solution alternative (réacheminement, billet retour) et de prendre en charge certains frais (repas, hébergement…) en attendant. Si vous ne souhaitez pas voyager, vous pouvez demander le remboursement de votre billet sous 7 jours.
La panne chez Microsoft risque de perturber encore le trafic aérien dans les prochaines heures. Une situation inédite qui met en lumière la dépendance de secteurs critiques comme les transports à des systèmes informatiques de plus en plus complexes et interconnectés. Avec à la clé pour les voyageurs, des conséquences bien concrètes : vols annulés, vacances chamboulées… Nul doute que cet incident majeur relancera le débat sur la souveraineté numérique et la sécurité des données. En attendant, si vous avez prévu de prendre l’avion ces prochains jours, armez-vous de patience.