Alors que le mercato estival bat son plein, la vente de Savinho à Manchester City pour 40 millions d’euros a de quoi faire sourciller. Car ce jeune joueur brésilien de 20 ans, acheté par l’ESTAC Troyes en 2022, n’a en réalité jamais porté le maillot aubois. Prêté successivement au PSV Eindhoven puis à Gérone, Savinho est transféré pour une somme astronomique sans avoir foulé les pelouses de Ligue 1. Cette transaction soulève des questions sur l’équité et la transparence du football moderne.
Savinho, un joueur prometteur aux mains de la galaxie City
Repéré par Troyes lors de son passage à l’Atletico Mineiro, Savinho est rapidement envoyé en prêt au PSV Eindhoven pour sa première saison en Europe. L’ailier y montre de belles promesses, avant de confirmer son potentiel cette saison à Gérone. Auteur de 9 buts, il participe à la qualification historique du club catalan pour la Ligue des Champions. Des performances qui tapent dans l’œil de Manchester City, déjà propriétaire de Gérone via le City Football Group.
Car c’est bien là que le bât blesse. Derrière ce transfert se cache un entrelacs de participations croisées. Troyes comme Gérone appartiennent en effet au groupe émirati, qui possède des parts dans une douzaine de clubs à travers le monde. Un système qui facilite les prêts et les transferts de jeunes talents au sein de cette galaxie, loin des regards.
Chacun sait que Manchester City est la meilleure équipe du monde à l’heure actuelle, et d’être ici est très exaltant pour moi.
– Savinho, nouvel attaquant de Manchester City
La multipropriété en question
Si l’UEFA a autorisé Manchester City et Gérone à jouer la Ligue des Champions malgré leurs liens capitalistiques, ce type d’opérations interroge sur la régulation du football business. Car au-delà du modèle économique, c’est bien d’équité sportive dont il est question.
- Des clubs satellites pour former et valoriser de jeunes talents
- Des transferts facilités au sein d’un même groupe
- Un avantage compétitif face aux autres clubs
Face à ce phénomène qui prend de l’ampleur, les instances du football sont appelées à clarifier les règles. Pour que le talent prime sur l’argent, et que la passion l’emporte sur les intérêts financiers. Car c’est bien l’avenir du football qui se joue, un ballon rond plus équitable et transparent.
