Un nouveau scandale éclabousse le ministère de l’Économie et des Finances. Alexandre Allegret-Pilot, haut fonctionnaire de Bercy récemment élu député RN-LR, se retrouve au cœur d’une affaire de fraude présumée. Des agissements suspects, un prêt controversé de 1,3 million d’euros accordé à une société fantôme… Le parquet va être saisi. Retour sur cette polémique qui fait trembler les couloirs de Bercy.
L’ascension fulgurante d’Alexandre Allegret-Pilot
Âgé de seulement 35 ans, Alexandre Allegret-Pilot a connu une ascension météorique au sein de l’administration. Chef de la mission de restructuration des entreprises au ministère de l’Économie, il a été élu député RN-LR lors des récentes législatives anticipées. Un parcours brillant qui se trouve aujourd’hui entaché par de lourds soupçons.
Un arrêté controversé
Tout commence le 5 juillet dernier, entre les deux tours des élections législatives. Alexandre Allegret-Pilot signe un arrêté accordant un prêt de 1,3 million d’euros à une société nommée Vitis Gallica. Problème : cette entreprise est totalement inconnue et dépourvue de numéro SIRET. L’arrêté sera finalement abrogé le 15 juillet, soit 10 jours plus tard, mais le mal est fait.
Même en l’absence de préjudice financier, les premières investigations internes ont fait apparaître des agissements justifiant d’être portés à la connaissance du procureur de la République.
– Ministère de l’Économie et des Finances
Des explications fumeuses
Interrogé par Le Monde, Alexandre Allegret-Pilot assure que le prêt était destiné à « un viticulteur de l’Ain qui va restructurer sa boîte ». Il s’agirait de Thierry Troccon, propriétaire du Clos de la Bierle à Poncin, à qui le haut fonctionnaire avait déjà octroyé une aide de 500 000 euros en décembre dernier. Une somme qui n’aurait cependant jamais été versée.
Le nouveau député aurait ensuite conditionné ce prêt à la cession de la société du viticulteur, avant de lui proposer un nouveau prêt de 1,3 million via l’arrêté du 5 juillet. Des explications pour le moins nébuleuses, qui ne convainquent guère.
Bercy saisit la justice
Face à ces zones d’ombre, Bercy a décidé de saisir la justice. Si aucune somme n’a été déboursée, les agissements d’Alexandre Allegret-Pilot apparaissent suffisamment suspects pour alerter le parquet. Une enquête devra faire la lumière sur cette affaire et déterminer d’éventuelles qualifications pénales.
Cette polémique tombe au plus mal pour Alexandre Allegret-Pilot, qui fait ses premiers pas de député. Elle jette également une ombre sur le ministère de l’Économie, déjà secoué par de multiples affaires ces derniers mois. Affaire à suivre, donc, avec de probables rebondissements à venir dans ce nouveau scandale politico-financier.