En cette période de crise politique, une candidate inattendue se présente pour prendre les rênes de Matignon. Laurence Tubiana, économiste et diplomate reconnue, a été proposée par le Parti socialiste pour diriger un éventuel gouvernement du Nouveau Front populaire. Une nomination qui suscite des réactions contrastées au sein de la gauche.
Une femme de gauche, mais pas encartée
Laurence Tubiana se définit elle-même comme « une femme de gauche, mais pas encartée ». Un positionnement qui lui permet de rassembler au-delà des clivages partisans. Sa candidature a d’ailleurs été saluée par les écologistes et les communistes, enthousiastes à l’idée de voir une personnalité de la société civile accéder à Matignon.
En revanche, La France insoumise a exprimé de vives critiques, mettant un veto à cette nomination. Mais pas de quoi décourager Laurence Tubiana, qui maintient sa candidature envers et contre tout. « Quand il y a une crise politique, il faut y répondre. Il y a besoin d’une personne de gauche, si cela doit être moi je le fais », affirme-t-elle dans un entretien à l’AFP.
Des gages à la gauche
Pour convaincre ses partenaires de gauche, Laurence Tubiana n’hésite pas à donner des gages. Elle promet ainsi d’abroger deux réformes emblématiques et contestées du quinquennat Macron :
- La réforme des retraites, contre laquelle la gauche s’est battue pendant de longs mois
- La loi immigration, autre pomme de discorde au sein de la Nupes
C’est une politique de gauche qu’il faut faire et non pas chercher un barycentre.
Laurence Tubiana
La candidate à Matignon insiste également sur la nécessité de renouer le dialogue social, citant nommément les leaders syndicaux Sophie Binet (CGT) et Marylise Léon (CFDT). Une main tendue pour apaiser les tensions après des mois de contestation sociale.
Un profil clivant?
Malgré ses efforts, Laurence Tubiana peine encore à faire consensus. Son passé de haute-fonctionnaire et de négociatrice internationale lui vaut des critiques de la part de LFI, qui la juge « Macron-compatible » ou proche du « hollandisme ».
Des attaques balayées par l’intéressée, qui rappelle avoir « refusé trois ou quatre fois d’entrer au gouvernement sous Emmanuel Macron », en raison de désaccords politiques. Laurence Tubiana se veut pragmatique, consciente de la nécessité de « gagner des majorités à l’Assemblée nationale » et de « trouver des consensus » dans un hémicycle morcelé.
À quelques jours d’un vote crucial des députés pour désigner le prochain locataire de Matignon, Laurence Tubiana joue son va-tout. Réussira-t-elle à convaincre au-delà de son camp? Réponse dans les prochains jours, pour un dénouement incertain…
