Une inquiétante agression aux mortiers d’artifice a secoué la nuit de mardi à mercredi à Dammarie-les-Lys, en Seine-et-Marne. La cible ? Un hôtel hébergeant une cinquantaine de policiers isérois, venus en renfort dans le cadre du dispositif de sécurité des Jeux olympiques de Paris. Si aucun blessé n’est à déplorer, l’incident soulève de sérieuses questions quant à la montée des violences anti-police à l’approche de ce grand événement international.
Une nuit agitée pour les policiers de l’Isère
Tout a basculé peu avant minuit. Des détonations retentissent soudain aux abords de l’hôtel où logent les fonctionnaires. Rapidement, ils réalisent qu’il s’agit de tirs de mortiers d’artifice, ces engins pyrotechniques dont l’usage détourné est devenu monnaie courante dans certains quartiers sensibles. À l’arrivée des renforts, les auteurs avaient déjà pris la fuite, ne laissant derrière eux aucune trace, hormis le souvenir d’une nuit agitée pour ces policiers loin de leurs bases.
Mais l’incident ne serait pas isolé. La veille déjà, l’un des véhicules de police stationnés sur le parking de l’établissement avait essuyé des jets de pierres. De quoi instiller un climat de tension parmi les forces de l’ordre mobilisées pour assurer la sécurité des JO.
Le spectre des menaces anti-police
Car sur les réseaux sociaux, les appels à s’en prendre aux hébergements des policiers en renfort se multiplient à l’approche de l’échéance olympique. Une tendance préoccupante, comme en témoigne un autre incident survenu la semaine passée à L’Haÿ-les-Roses, dans le Val-de-Marne.
Là, c’est la directrice d’une résidence accueillant 118 policiers qui a été prise à partie par cinq individus. « On sait qu’il y a des keufs ici, on va vous brûler » : la menace, aussi explicite que glaçante, donne le ton d’un climat délétère où les forces de l’ordre sont prises pour cible. Quelques jours plus tôt, un inconnu avait déjà proféré des menaces de mort à l’encontre des fonctionnaires logés dans cette même résidence.
Une sécurisation à renforcer
Face à cette situation, les autorités se veulent rassurantes, affirmant que tout est mis en œuvre pour garantir la sécurité des JO et de ceux qui y contribuent. Suite à l’attaque de Dammarie-les-Lys, les policiers isérois ont ainsi été relogés dans un autre hôtel francilien afin de prévenir tout nouvel incident.
Mais au-delà de ces mesures ponctuelles, c’est toute la question de la protection des forces de l’ordre qui se pose avec acuité. Car si les policiers sont en première ligne pour assurer le bon déroulement de ce rendez-vous planétaire, ils sont aussi devenus, par leur uniforme même, la cible privilégiée de certains groupes anti-police.
Dès lors, c’est un véritable défi qui attend les autorités : comment concilier la nécessaire sécurisation d’un événement de l’ampleur des JO avec la protection de ceux-là mêmes qui en sont les garants ? Une équation complexe, qui exigera une réponse à la hauteur des enjeux, pour que la fête du sport ne soit pas ternie par une violence aveugle.
Les JO 2024, un test grandeur nature
Car au-delà du symbole sportif, les Jeux olympiques de Paris constitueront aussi un test grandeur nature pour les forces de sécurité françaises. Elles devront démontrer leur capacité à gérer un événement d’une telle envergure, avec ses millions de visiteurs et l’attention médiatique mondiale qui l’accompagne, tout en faisant face à une menace protéiforme, de la simple incivilité à l’attentat terroriste.
Un défi immense, qui nécessitera une mobilisation sans faille et une coordination optimale de tous les acteurs de la sécurité. Mais aussi, et peut-être surtout, un changement de regard sur ces femmes et ces hommes qui, chaque jour, risquent leur vie pour protéger les nôtres. Car derrière chaque uniforme se cache un être humain, avec ses peurs et ses espoirs, ses forces et ses faiblesses.
Alors, à l’heure où Paris s’apprête à accueillir les athlètes et les spectateurs du monde entier, c’est aussi un autre défi qui se profile : celui de construire une société où les forces de l’ordre ne seraient plus perçues comme une cible, mais comme un rempart contre la violence et le chaos. Un idéal vers lequel tendre, pour que la lumière des Jeux puisse briller de tous ses feux.
