En dépit de l’optimisme général qui règne sur les marchés financiers mondiaux, les principales places boursières asiatiques ont entamé la séance de jeudi dans le rouge. Cette tendance baissière survient dans un contexte où plusieurs facteurs géopolitiques et économiques pèsent sur le sentiment des investisseurs dans la région Asie-Pacifique.
Un cocktail de tensions qui assombrit l’horizon
Plusieurs éléments se combinent actuellement pour saper la confiance des marchés asiatiques :
- Les craintes de tensions accrues entre les États-Unis et la Chine, ravivées par des déclarations de l’ancien président américain Donald Trump au sujet de Taïwan.
- Des signaux indiquant que l’administration Biden pourrait renforcer les restrictions sur les exportations de semi-conducteurs vers la Chine.
- L’appréciation marquée du yen face au dollar américain, qui pénalise les valeurs exportatrices japonaises.
Cette conjonction de facteurs crée un climat d’incertitude qui incite les investisseurs à la prudence, malgré la bonne santé globale de l’économie mondiale.
Tokyo et Hong Kong dans le rouge vif
À Tokyo, l’indice Nikkei a dévissé de 2,17% pour repasser sous le seuil symbolique des 40 000 points. La chute a été particulièrement sévère pour les valeurs technologiques nippones comme Tokyo Electron (-10,2%), Screen Holdings (-10%) ou Disco Corp (-8,7%), dans le sillage du repli du Nasdaq à Wall Street.
De son côté, la Bourse de Hong Kong limite les dégâts avec un Hang Seng en légère hausse de 0,19%. Mais à Shanghai et Shenzhen, les indices composites cèdent respectivement 0,48% et 1,13%, alors qu’une réunion cruciale pour l’économie chinoise s’achève à Pékin.
Les investisseurs surveilleront de près les prochains mouvements dans ce jeu d’échecs financier aux enjeux considérables.
Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management
Le yen au plus haut, le pétrole grimpe
Sur le marché des changes, le dollar reculait encore face au yen à 155,58 yens, après avoir déjà chuté la veille en réaction aux propos de Donald Trump sur la compétitivité américaine affectée par la force du billet vert.
La devise nippone a aussi été dopée par les déclarations du ministre japonais du Numérique, Kono Taro, appelant la Banque du Japon à relever ses taux pour soutenir le yen.
Pendant ce temps, les cours du brut avançaient timidement, avec un baril de WTI en hausse de 0,41% à 83,19 dollars et un Brent de la mer du Nord grappillant 0,18% à 85,23 dollars.
Garder le cap dans la tempête
Même si le tableau peut paraître sombre à court terme pour les marchés asiatiques, il est essentiel de conserver une vision à long terme. Les fondamentaux de la plupart des économies de la région restent solides et les perspectives de croissance à moyen et long terme demeurent favorables.
Les soubresauts actuels reflètent surtout les inquiétudes des investisseurs face à un contexte géopolitique et commercial plus tendu qu’anticipé. Mais à mesure que la situation s’éclaircira, il est probable que les marchés retrouveront leur sérénité et sauront de nouveau reconnaître le potentiel de l’Asie.
D’ici là, les intervenants devront faire preuve de sang-froid et naviguer avec agilité dans ces eaux agitées. Ceux qui garderont le cap malgré la tempête seront les mieux placés pour tirer parti des opportunités qui ne manqueront pas de se présenter à moyen terme sur les prometteuses places boursières asiatiques.