Plonger dans une Seine redevenue limpide au cœur de Paris, il y a encore quelques années cela tenait de l’impensable. Et pourtant, en ce mercredi ensoleillé, c’est bien la maire de la capitale Anne Hidalgo qui s’élance dans les eaux du fleuve, nageant avec assurance près du pont Marie. Un moment symbolique et une promesse tenue pour l’édile parisienne, à un an des Jeux Olympiques 2024.
Un défi relevé pour des Jeux plus verts
Rendre la Seine de nouveau baignable était un engagement fort pris par Jacques Chirac en 1990, alors maire de Paris. Plus de trois décennies plus tard, sa lointaine successeure à l’Hôtel de Ville concrétise enfin ce rêve. Un timing parfait à l’heure où la ville lumière se prépare à accueillir des JO qui se veulent exemplaires d’un point de vue environnemental.
Dans trois ans, j’irai me baigner dans la Seine, devant témoins, pour montrer qu’elle est devenue un fleuve propre.
– Jacques Chirac, en 1990
Si aujourd’hui Anne Hidalgo peut se permettre cette baignade médiatique, c’est grâce à un travail de longue haleine pour assainir le fleuve. Interdite depuis 1923 pour des raisons sanitaires, la baignade dans la Seine nécessitait en effet d’améliorer grandement la qualité de l’eau. Un défi que les autorités parisiennes et les acteurs de l’eau ont relevé main dans la main.
Un chantier titanesque pour des eaux plus claires
Premier levier d’action : un meilleur traitement des eaux usées de l’agglomération. Dès 2016, un vaste plan est lancé afin de moderniser les stations d’épuration, avec notamment la construction d’immenses bassins pour stocker les eaux lors de fortes pluies. Objectif : éviter les rejets d’eaux non traitées dans le milieu naturel.
En parallèle, un important travail a été mené pour réduire les sources de pollution en amont. Sensibilisation du grand public, meilleure gestion des déchets, lutte contre les rejets illégaux… Autant d’initiatives qui ont porté leurs fruits, permettant de diviser par 10 le taux de bactéries dans le fleuve en quelques années seulement.
La Seine, théâtre des épreuves olympiques de nage
Véritable consécration de ces efforts, la Seine sera même le théâtre des épreuves de nage en eau libre et de triathlon lors des JO 2024. Un choix audacieux et hautement symbolique, qui témoigne de la volonté de Paris d’organiser des Jeux plus durables et respectueux de l’environnement.
En plongeant dans le fleuve mythique, Anne Hidalgo ne célèbre donc pas seulement une promesse tenue. Elle montre aussi l’exemple d’une ville qui se transforme et s’adapte pour offrir un cadre de vie plus sain et agréable à ses habitants. Une démarche que la maire souhaite poursuivre au-delà de l’événement planétaire.
Cette reconquête de la Seine n’est qu’un début. Nous devons poursuivre nos efforts pour adapter nos villes au changement climatique et offrir de nouveaux espaces de respiration aux citadins.
– Anne Hidalgo
Vers une généralisation de la baignade urbaine ?
Alors que les vagues de chaleur se multiplient, redonner accès aux fleuves et rivières apparaît en effet comme une nécessité. Et Paris n’est pas la seule concernée. De nombreuses villes à travers le monde réfléchissent désormais à des projets similaires, que ce soit avec des piscines flottantes ou de véritables zones de baignade.
Reste à voir si l’exemple parisien fera des émules. Une chose est sûre, avec une telle vitrine mondiale que les JO, les villes du monde entier auront les yeux rivés sur les nageurs qui s’élanceront dans la Seine l’été prochain. L’héritage le plus fort de ces Jeux ne sera peut-être pas uniquement sportif, mais aussi environnemental et sociétal.
