C’est une image qui a fait le tour des réseaux sociaux et des médias en quelques minutes : ce mercredi 17 juillet, à neuf jours du coup d’envoi des Jeux Olympiques de Paris 2024, la maire de la capitale Anne Hidalgo s’est jetée à l’eau pour une baignade très médiatisée dans la Seine. Un geste symbolique pour promouvoir la qualité des eaux du fleuve, qui doit accueillir plusieurs épreuves de nage en eau libre pendant les JO. Mais aussi, indéniablement, un coup de communication savamment orchestré à l’approche de ce rendez-vous planétaire, qui représente un enjeu majeur pour l’image de la ville et de sa maire.
La Seine, futur spot de baignade olympique
Vêtue d’une combinaison, Anne Hidalgo s’est élancée dans les eaux de la Seine depuis les quais de l’île Saint-Louis, en plein cœur de Paris. Après quelques mouvements de crawl sous l’œil des caméras, l’édile est ressortie tout sourire, assurant que l’eau était « parfaite » et « à bonne température ». Une séquence soigneusement mise en scène pour rassurer sur la qualité des eaux du fleuve, objet d’un vaste plan de dépollution depuis plusieurs années en prévision des épreuves olympiques.
Car c’est une petite révolution : pour la première fois depuis 1923, la baignade sera à nouveau autorisée dans la Seine pendant les JO. Près d’un siècle après les derniers Jeux de Paris, le fleuve accueillera ainsi les épreuves de triathlon, de nage en eau libre et une partie du parcours de para-triathlon. Une manière de renouer avec l’histoire de la capitale, et de mettre en avant les efforts menés pour rendre la Seine plus propre et plus vivante. L’objectif affiché par la municipalité est d’atteindre une qualité d’eau suffisante pour permettre la baignade tout au long de l’année, dès 2025.
Un enjeu écologique et d’image
En plongeant dans la Seine, Anne Hidalgo cherche donc avant tout à rassurer sur la faisabilité et la sécurité de ce pari ambitieux. Mais le geste revêt aussi une forte portée symbolique et politique. En transformant ce fleuve longtemps considéré comme sale et pollué en terrain de jeu aquatique, la ville veut renvoyer l’image d’une capitale résolument tournée vers l’écologie et le développement durable. Un enjeu majeur pour Anne Hidalgo, qui a fait de l’environnement une des marques de fabrique de son mandat et de son programme pour la présidentielle.
Une séquence très politique
La baignade dans la Seine s’inscrit donc aussi dans une stratégie de communication plus large à l’approche des JO. Avec ce geste spectaculaire et très visuel, l’édile cherche à s’afficher une nouvelle fois en première ligne de ces Jeux tant attendus. Une manière de reprendre la main politiquement et médiatiquement, alors que l’organisation de l’événement fait l’objet de vives controverses ces derniers mois, sur des dossiers comme la sécurité, les transports ou le budget.
Les JO doivent laisser un héritage durable à Paris, au-delà du sport. Ils sont l’occasion de transformer en profondeur notre ville, de l’adapter aux défis du 21e siècle comme le dérèglement climatique.
– Anne Hidalgo, maire de Paris
En plongeant dans la Seine dans une combinaison aux couleurs olympiques, Anne Hidalgo veut ainsi réaffirmer son engagement et son volontarisme pour faire de ces Jeux une réussite. Une manière aussi de faire taire ses détracteurs, qui l’accusent d’utiliser l’événement à des fins politiciennes, alors qu’elle apparaît fragilisée après son échec à la présidentielle et les critiques sur sa gestion municipale.
Reste à savoir si cette séquence très maîtrisée suffira à convaincre du bien-fondé du projet de baignade, qui soulève encore des inquiétudes. Certains pointent des doutes sur la qualité réelle de l’eau malgré les mesures prises, et les risques sanitaires en cas de forte pluie et de débordements des égouts. D’autres redoutent l’impact des épreuves sur la biodiversité du fleuve. Des voix critiques qui viennent rappeler que le pari de la Seine olympique n’est pas encore totalement gagné.
