Imaginez-vous revivre sempiternellement la même semaine au bureau, tel un éternel lundi matin. Ce scénario digne d’un film d’horreur est devenu le cauchemar éveillé de nombreux salariés depuis la pandémie. Alors que le télétravail a révélé ses avantages indéniables en termes de flexibilité et d’équilibre vie pro-perso, le retour forcé au présentiel provoque une véritable angoisse.
Quand la fiction rejoint la réalité du travail
Le film japonais “Comme un lundi” illustre parfaitement ce sentiment d’être piégé dans une boucle temporelle au bureau. Les employés d’une agence de pub revivent la même semaine en boucle, coincés dans leur open space à tenter de créer une pub pour une soupe miso en comprimés. Cette comédie surréaliste fait écho à la répétitivité absurde de la vie de bureau actuelle.
On est vite pris par ce quotidien d’open space absurde qui, en miroir, nous renvoie à la répétitivité de notre propre vie de bureau.
Nicolas Santolaria, auteur de la chronique
Le sacrifice de sa vie pour une réussite professionnelle inepte
Le film aborde des thèmes forts comme le surinvestissement au travail, le sacrifice de sa vie personnelle pour une soi-disant réussite professionnelle ou encore la résignation à une vie qui nous déplaît. Des problématiques dans lesquelles de nombreux salariés se retrouvent.
L’humanité assise, un dressage dès l’enfance
Pascal Dibie, dans son Ethnologie du bureau, rappelle que l’être humain subit un véritable dressage dès le plus jeune âge pour devenir un “Homo sedens”, un individu assis des heures durant. Cette posture statique obligée serait intimement liée à une forme de soumission de l’esprit.
La pandémie a remis en question le présentiel
Mais cette humanité assise, façonnée pour accepter la vie de bureau, a vu ses certitudes vaciller avec la pandémie. Le télétravail a ouvert de nouvelles perspectives et remis en question la nécessité d’une présence physique quotidienne au bureau. Être aussi efficace en short à la maison qu’en costume au bureau a provoqué une prise de conscience.
Les salariés plébiscitent maintenant le télétravail
Aujourd’hui, selon une étude récente :
- 63% des salariés préfèrent un emploi permettant le travail à distance
- 50% sont prêts à démissionner en cas de retour imposé au bureau à temps plein
- Ce chiffre grimpe à 64% chez les moins de 35 ans
Le bureau, cet espace dans lequel tant d’employés ont été dressés à rester assis et dociles pendant des décennies, est en passe de devenir le symbole d’un mode de travail dépassé. Revenir à un présentiel à temps complet est devenu un véritable cauchemar dystopique pour beaucoup. Les entreprises devront repenser en profondeur l’organisation du travail pour ne pas voir leurs talents déserter, fuyant la peur viscérale de se retrouver coincés à jamais dans une boucle infernale de lundis matin.