Lundi 17 juillet 2024 marquait le lancement officiel des voies réservées aux Jeux Olympiques de Paris 2024, rebaptisées “voies olympiques”. Et force est de constater que les Parisiens n’étaient pas tous au courant de ces nouvelles règles de circulation, ou ont délibérément choisi de les enfreindre. En effet, en seulement 24 heures, les forces de l’ordre ont dressé pas moins de 400 contraventions pour circulation non autorisée sur ces fameux axes.
Des axes réservés qui font polémique
Depuis le 15 juillet et jusqu’au 13 août, puis du 22 août au 11 septembre, 185 km de voies franciliennes, dont une partie du périphérique parisien, sont dédiées en priorité aux véhicules accrédités pour les Jeux Olympiques et Paralympiques. L’objectif affiché est de permettre des déplacements fluides et rapides pour les athlètes et leur encadrement, les arbitres, les officiels, mais aussi les véhicules de secours et de sécurité, les taxis et les transports en commun.
Une mesure jugée indispensable par les organisateurs pour assurer le bon déroulement de cet événement sportif planétaire, mais qui suscite la colère d’une partie des automobilistes franciliens. Beaucoup dénoncent une entrave à leur liberté de circuler et s’inquiètent des répercussions sur les embouteillages, déjà monstres en temps normal dans la capitale.
Qui peut emprunter les voies olympiques ?
Seuls les véhicules munis d’une accréditation spécifique peuvent emprunter ces voies réservées. Tous les autres (véhicules particuliers, deux roues, VTC…) s’exposent à une amende forfaitaire de 135€ en cas d’infraction.
Sont autorisées à circuler sur les “voies olympiques” :
- Les délégations sportives (athlètes, entraîneurs, staff…)
- Les officiels et arbitres
- Les véhicules de secours et de sécurité
- Les taxis et transports en commun
400 PV en 24h, un triste record
Malgré une signalétique spécifique et une communication en amont, nombreux sont ceux qui se sont fait prendre en flagrant délit de circulation sur ces voies réservées dès le premier jour. Selon la préfecture de police, 400 contraventions ont été dressées lundi, uniquement lors de contrôles “terrain” effectués par des agents, sans compter celles qui seront générées automatiquement par les caméras de vidéo-verbalisation.
Un chiffre qui devrait rapidement grimper puisque le dispositif de contrôle va monter en puissance dans les prochains jours, pour atteindre son plein régime au début des JO.
Bientôt de nouvelles restrictions
Ces “voies olympiques” ne sont que le premier volet des restrictions de circulation qui seront mises en place pour les Jeux. À compter du 1er août, un périmètre de circulation restreinte sera instauré dans Paris, avec des règles de circulation et de stationnement encore plus strictes.
Un casse-tête en perspective pour les automobilistes, mais aussi pour les riverains et les professionnels, qui craignent d’être entravés dans leurs déplacements quotidiens. La mairie et le comité d’organisation promettent des mesures d’accompagnement, mais beaucoup redoutent le chaos annoncé.
Verra-t-on des embouteillages monstres ?
Difficile à dire pour le moment, même si la journée de lundi a déjà donné un avant-goût des problèmes à venir. De nombreux axes étaient saturés, notamment le périphérique au niveau de la porte Maillot, où une voie a été neutralisée pour les JO.
La prefecture de police et la mairie de Paris assurent que tout est mis en œuvre pour limiter l’impact sur le trafic, avec notamment des itinéraires de déviation et une régulation des feux de signalisation. Mais il faudra sans doute un temps d’adaptation aux automobilistes pour modifier leurs habitudes et trouver de nouveaux itinéraires.
Des JO sous haute surveillance
Au delà des questions de mobilité, ces “voies olympiques” s’inscrivent dans le vaste dispositif de sécuritédéployé pour les Jeux de Paris 2024. Avec la menace terroriste en toile de fond, les autorités ne veulent prendre aucun risque.
La sécurité des JO est une priorité absolue. Nous mettons tout en œuvre pour assurer la protection des athlètes, des délégations et du public.
Laurent Nuñez, préfet de police de Paris
Près de 35 000 policiers et gendarmes seront mobilisés pendant l’événement, épaulés par des agents de sécurité privée et des bénévoles. Un centre de commandement unique et des cellules de crise seront activés pour coordonner les opérations en temps réel.
Après les ratés du Stade de France, les autorités savent que la réussite sécuritaire des Jeux sera scrutée de près. La pression est maximale pour relever ce défi hors-norme et offrir au monde une belle fête du sport. Même si pour cela, il faudra sans doute un peu de patience et de compréhension de la part des franciliens !
