17 juillet 2014. Le vol MH17 de la Malaysia Airlines, transportant 298 passagers, s’écrase brutalement dans l’est de l’Ukraine, en proie à un conflit entre forces ukrainiennes et séparatistes prorusses. Très vite, la thèse d’un missile sol-air se dessine. Mais qui est responsable de ce drame qui a fauché tant de vies innocentes ? Près d’une décennie plus tard, alors que la guerre fait rage en Ukraine, l’enquête internationale apporte enfin des réponses troublantes.
Un missile russe BUK-TELAR en cause
Dès juin 2015, le constructeur d’armes russe Almaz-Antei confirme que le Boeing a été abattu par un missile sol-air BUK-9M38M1 équipé d’une ogive 9H314M. Une information corroborée en 2018 par les enquêteurs internationaux, qui précisent que le missile provenait de la 53e brigade antiaérienne russe basée à Koursk.
Quatre suspects, dont trois condamnés
En 2019, quatre hauts gradés des séparatistes prorusses sont identifiés comme suspects principaux : les Russes Igor Guirkine, Sergueï Doubinski et Oleg Poulatov, ainsi que l’Ukrainien Leonid Khartchenko. Selon les procureurs, ils ont joué un rôle clé pour acheminer et positionner le système de missiles dans le but de frapper un avion.
En novembre 2022, un tribunal néerlandais condamne par contumace Guirkine, Doubinski et Khartchenko à la perpétuité pour meurtre et destruction de l’avion. Seul Poulatov, représenté par des avocats, est acquitté.
La responsabilité de la Russie pointée du doigt
La Cour européenne des droits de l’Homme a jugé en janvier 2023 que les plaintes déposées par l’Ukraine et les Pays-Bas contre la Russie pour son rôle présumé dans le crash étaient recevables. Une décision qui conforte la thèse d’une implication russe, même si Moscou a toujours nié toute responsabilité.
Mais le coup de théâtre est venu en février 2023. Les enquêteurs internationaux ont annoncé avoir de “fortes indications” que Vladimir Poutine en personne aurait approuvé la fourniture du missile aux séparatistes. Une accusation gravissime qui place le maître du Kremlin au cœur de ce dossier tentaculaire.
Une vérité qui émerge, des questions en suspens
Si la responsabilité de la Russie et de Vladimir Poutine semble se dessiner plus nettement, de nombreuses zones d’ombre persistent. Pourquoi fournir une telle arme aux séparatistes ? Poutine a-t-il agi en toute connaissance de cause ? Y a-t-il eu une erreur de cible, comme le suggèrent certains experts ?
Autant d’interrogations auxquelles les familles des victimes espèrent obtenir des réponses, dans leur quête de justice et de vérité. Car au-delà des considérations géopolitiques, ce sont bien 298 vies innocentes qui ont été fauchées ce funeste 17 juillet 2014.
La vérité doit éclater au grand jour, aussi dérangeante soit-elle, et les coupables doivent rendre des comptes. C’est une question de dignité pour les victimes et leurs proches.
Piet Ploeg, président de la fondation des proches des victimes du MH17
Neuf ans après la tragédie, l’affaire du vol MH17 continue de défrayer la chronique. Si l’étau semble se resserrer autour de la Russie et de son président, le chemin vers la vérité et la justice s’annonce encore long et sinueux. Mais pour les 298 âmes disparues et leurs familles meurtries, aucun obstacle ne saurait être insurmontable.