C’est l’euphorie à Wall Street ! Dopée par les bénéfices mirobolants des grandes banques américaines et la perspective d’une victoire de Donald Trump à la prochaine élection présidentielle, la Bourse de New York a clôturé mardi en forte hausse. Les indices phares Dow Jones et S&P 500 ont même atteint de nouveaux records absolus, tandis que le Nasdaq a frôlé son plus haut historique.
Les investisseurs jubilent et savourent ce qu’ils considèrent comme un alignement des planètes quasi parfait pour les marchés financiers. D’un côté, la vigueur des résultats trimestriels publiés par les mastodontes bancaires confirme la bonne santé de l’économie. De l’autre, les anticipations d’un assouplissement monétaire de la Réserve fédérale (Fed) font chuter les taux obligataires, rendant les actions d’autant plus attractives.
La Réserve fédérale change son fusil d’épaule
Alors qu’il y a encore quelques semaines, le discours de la Fed était résolument “hawkish” (partisan d’un resserrement monétaire), la donne semble avoir changé. Face au ralentissement de l’inflation et à certains signes de faiblesse économique, les opérateurs parient désormais sur une série de baisses des taux directeurs d’ici la fin de l’année.
Cette perspective se traduit par une chute des rendements obligataires. Le taux des bons du Trésor américain à 10 ans est ainsi tombé à son plus bas niveau depuis 4 mois, à 4,15%. Un mouvement qui renforce mécaniquement l’intérêt pour les actions, en quête de rendement dans un environnement de taux bas.
Trump, le chouchou de Wall Street ?
L’autre moteur haussier du moment, c’est le pari – de plus en plus affirmé – d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche en 2024. Les milieux financiers, qui avaient adoré sa politique de dérégulation et de baisses d’impôts lors de son premier mandat, en rêvent ouvertement.
Le marché s’enthousiasme à l’idée d’une victoire de Trump.
Adam Sarhan, analyste chez 50 Park Investments
Dans cette euphorie générale, les valeurs bancaires et financières trustent sans surprise le haut du classement. À l’image de Bank of America (+5,35%) ou Morgan Stanley (+0,91%), elles ont surfé sur le rebond des activités de banque d’investissement. Seule ombre au tableau : le gestionnaire d’actifs Charles Schwab, sanctionné malgré des comptes en ligne.
La “rotation” tant attendue enfin enclenchée ?
Si la techno marque un peu le pas après son rallye fulgurant post-confinements, les investisseurs se ruent désormais sur les petites et moyennes valeurs. L’indice Russell 2000, qui regroupe les small caps américaines, vient ainsi d’enregistrer un gain de plus de 10% en seulement 4 séances !
Ce mouvement de “rotation sectorielle” des technos vers les valeurs plus traditionnelles et/ou domestiques était attendu depuis des mois par les analystes. Il semble cette fois bien enclenché, drivé par les espoirs d’une “réouverture” complète de l’économie et le regain d’intérêt pour les secteurs “value”.
Reste à voir si cet alignement des astres boursiers perdurera jusqu’à la fin de l’année. Avec des valorisations déjà tendues et une possible résurgence de l’inflation, la prudence pourrait finir par reprendre ses droits. En attendant, la Bourse de New York compte bien profiter à fond de son été indien !