Alors que le conflit en Ukraine entre dans son 18ème mois, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a surpris en évoquant la possibilité d’une participation russe à un futur sommet pour la paix. Une ouverture inattendue qui suscite la méfiance du Kremlin. Moscou exige en effet des clarifications sur la nature et les objectifs d’une telle rencontre avant d’envisager d’y prendre part.
Le Kremlin Pris de Court par les Propos de Zelensky
C’est lors d’une intervention ce lundi que Volodymyr Zelensky a déclaré être favorable à la présence de représentants russes lors d’un prochain sommet pour la paix en Ukraine. Une invitation qui rompt avec la ligne suivie par Kiev depuis l’échec des pourparlers de paix au printemps 2022. Le président ukrainien a précisé vouloir présenter en novembre, mois de l’élection présidentielle américaine, un “plan” pour “une paix juste” après bientôt deux ans et demi d’un conflit qui a fait des centaines de milliers de victimes.
Pris de court, le Kremlin a réagi avec circonspection. Son porte-parole Dmitri Peskov a déclaré qu’il fallait “d’abord comprendre ce qu’entend par là” Volodymyr Zelensky, rappelant que le premier sommet organisé en juin en Suisse “n’était pas du tout un sommet pour la paix”. Moscou attend donc des précisions sur le format et les buts recherchés avant de se prononcer sur une éventuelle participation.
Des Perspectives de Paix Encore Lointaines
Malgré cette timide ouverture, les chances d’une percée diplomatique semblent minces à ce stade. La Russie contrôle toujours près de 20% du territoire ukrainien et Kiev comme Moscou campent sur des positions difficilement conciliables. L’Ukraine exige un retrait total des forces russes quand le Kremlin conditionne tout dialogue à l’abandon par Kiev des régions annexées et à un renoncement à rejoindre l’OTAN.
Sur le terrain, l’armée russe grignote lentement du terrain dans l’Est, au prix de lourdes pertes. Aucun des deux camps n’apparaît en mesure de prendre un avantage décisif, laissant craindre un enlisement du conflit. Des médiations, portées par la Chine ou la Hongrie, ont toutes échoué jusqu’à présent.
L’Ukraine Garde un Oeil sur l’Élection Américaine
En proposant de discuter en novembre, Volodymyr Zelensky semble aussi avoir en tête l’élection présidentielle américaine. Un scrutin crucial pour l’Ukraine dont la capacité de résistance dépend grandement du soutien militaire et financier des États-Unis. La réélection de Joe Biden conforterait cet allié de poids. Mais une victoire du républicain Donald Trump, qui promet de “mettre fin à la guerre en quelques semaines”, fait craindre un désengagement.
S’ils veulent inviter la Russie au sommet, nous les soutiendrons.
Matthew Miller, porte-parole du département d’État américain
Washington assure qu’il appuiera une initiative de paix incluant la Russie. Mais le département d’État souligne qu’à ce jour, le Kremlin n’a montré aucun signe de vouloir une solution diplomatique. Le chemin vers des pourparlers sérieux entre Kiev et Moscou s’annonce encore long et périlleux. Seule certitude, le conflit a déjà fait trop de victimes et la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour y mettre un terme.
