Les voyageurs de la Gare de l’Est à Paris ont été témoins d’une scène de violence choquante ce lundi soir. Peu avant 22 heures, un militaire de l’opération Sentinelle qui patrouillait dans la gare a été victime d’une agression au couteau. L’attaque, d’une rare violence, soulève de nombreuses questions sur la sécurité de nos militaires et la menace terroriste qui pèse toujours sur le pays.
Un militaire Sentinelle poignardé en plein cœur de Paris
Selon les premiers éléments de l’enquête, le militaire a été pris par surprise alors qu’il effectuait une ronde de surveillance dans la gare. Son agresseur, un homme de 40 ans, lui a asséné un violent coup de couteau dans le dos, entre les deux omoplates. Malgré la douleur et le choc, le soldat a réussi à maîtriser son assaillant avec l’aide de ses camarades, avant l’arrivée des forces de l’ordre.
Rapidement pris en charge par les secours, le militaire blessé a été transféré à l’hôpital militaire de Percy à Clamart. Son pronostic vital n’est heureusement pas engagé. Une enquête pour “tentative de meurtre” a été ouverte et confiée à la 2e DPJ, a annoncé le parquet de Paris.
Le suspect, un homme aux lourds antécédents judiciaires
L’auteur présumé de cette agression n’en est pas à son coup d’essai. Christian I., de nationalité française et originaire de République Démocratique du Congo, était déjà connu de la justice. En 2018, il avait mortellement poignardé un jeune homme de 22 ans à la station de métro Châtelet-les-Halles à Paris. Déclaré irresponsable pénalement en raison de troubles psychiatriques, il avait échappé à un procès et avait été interné.
Lors de son interpellation lundi soir, le suspect aurait crié “Dieu est grand” en français. Il a expliqué son geste en déclarant que “les militaires tuent des gens dans son pays”. Des propos qui restent à confirmer et qui font l’objet d’investigations pour déterminer son réel mobile.
L’opération Sentinelle encore ciblée
Déployée après les attentats de janvier 2015, l’opération Sentinelle mobilise quotidiennement des milliers de soldats pour sécuriser les lieux sensibles face à la menace terroriste. Mais ces militaires sont eux-mêmes devenus des cibles, comme l’illustre tragiquement cette nouvelle attaque.
Nos soldats paient un lourd tribut dans la lutte contre le terrorisme. Il est important de saluer leur engagement et leur courage au service de notre sécurité.
– Florence Parly, ministre des Armées
Depuis 2015, plusieurs militaires de Sentinelle ont été attaqués, faisant plusieurs blessés et même un mort, comme à l’aéroport d’Orly en 2017. Des drames qui montrent la nécessité de renforcer leur protection et leur entraînement face à ces situations extrêmes.
La sécurité des gares parisiennes en question
Au-delà du risque encouru par les soldats, cette agression met aussi en lumière la problématique sécuritaire dans les grandes gares parisiennes. Malgré une présence policière et militaire renforcée, la Gare de l’Est et d’autres pôles de transports de la capitale restent des lieux sensibles, où se concentrent délinquance, trafics et risque d’attaques terroristes.
- En 2021, la délinquance avait bondi de 33% à la Gare de l’Est, avec 2 612 faits recensés.
- Agressions, vols, violences… Les grandes gares parisiennes concentrent une importante criminalité.
- Le risque terroriste plane aussi avec plusieurs attaques déjouées ces dernières années.
Face à cette situation préoccupante, les autorités tentent de muscler le dispositif avec davantage de patrouilles, de la vidéosurveillance renforcée et une meilleure coordination entre services. Mais les moyens manquent pour sécuriser totalement ces lieux de passage, fréquentés chaque jour par des centaines de milliers de voyageurs.
L’agression du militaire Sentinelle à Paris est un nouveau choc qui ravive le spectre du terrorisme. Si les motivations exactes du suspect restent à éclaircir, cet acte illustre la menace persistante qui vise nos soldats et la nécessité de renforcer la sécurité dans les gares. Un défi majeur pour les autorités, afin de prévenir de nouveaux drames.
