En ce jeudi de mai 2024, François-Xavier Bellamy, la tête de liste Les Républicains aux élections européennes, a choisi de rendre hommage au général de Gaulle en se recueillant sur sa tombe à Colombey-les-Deux-Églises. Un geste symbolique qui cache une stratégie politique bien rodée : attaquer le Rassemblement national sur son terrain.
Le RN, un parti qui “ne travaille pas” selon Bellamy
Devant les journalistes présents, l’eurodéputé sortant n’a pas mâché ses mots. Pour lui, le RN est “un parti qui ne travaille pas et qui n’a pas déplacé une virgule dans un seul texte” au Parlement européen, malgré ses victoires en 2014 et 2019. Un constat cinglant qui vise à décrédibiliser le parti de Marine Le Pen, en tête dans les sondages.
Je ne me résigne pas à ce que des gens dont je comprends les colères, qui travaillent et ne s’en sortent pas, confient leur colère à des élus qui ne travaillent pas.
François-Xavier Bellamy
Un appel à élire des “combattants” face au RN
En se rendant sur la tombe du général de Gaulle, François-Xavier Bellamy entend bien rappeler que “la vie est souvent un combat”. Et pour mener ces batailles au Parlement européen, il faut selon lui élire des “combattants”, des gens qui s’engagent vraiment, et non pas ceux qui “ne font que parler”, dans une allusion à peine voilée au RN.
Bellamy, englué dans les sondages, durcit le ton
Stagnant autour de 7-8% dans les intentions de vote, le candidat LR n’a pas d’autre choix que de durcir son discours contre le RN qui caracole en tête. Ces dernières semaines, les passes d’armes se sont multipliées entre la droite et l’extrême droite, notamment sur la question de la Nouvelle-Calédonie où le RN a critiqué la méthode du gouvernement tout en proposant un nouveau référendum… dans 40 ans !
Un pari risqué pour LR ?
En attaquant frontalement le RN, François-Xavier Bellamy espère sans doute récupérer une partie de l’électorat de droite tenté par le vote RN. Mais c’est un pari risqué, car cela pourrait aussi renforcer la polarisation du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, reléguant Les Républicains au second plan. Réponse dans les urnes le 9 juin prochain.