Dans une interview exclusive accordée au Figaro, Mgr Paul Richard Gallagher, ministre des Affaires étrangères du Vatican, nous livre les clés de la vision géopolitique de l’Église catholique. Ce diplomate anglais chevronné, qui préside ce week-end le 64e pèlerinage militaire international à Lourdes, affirme avec conviction que la paix en Terre sainte ne sera possible qu’avec la solution à deux États.
Le pape a « l’Ukraine dans le cœur » mais regarde vers Jérusalem
Alors que la guerre fait rage en Ukraine et que les multiples conflits déstabilisent le monde, conduisant le pape François à parler de « troisième guerre mondiale par morceaux », c’est pourtant bien vers la Terre sainte que se tourne le regard du Saint-Siège. L’embrasement du conflit israélo-palestinien depuis le 7 octobre dernier préoccupe au plus haut point la diplomatie vaticane.
Mgr Gallagher souligne que si le pape a « l’Ukraine dans le cœur », il n’en oublie pas pour autant les autres foyers de tension, Jérusalem en tête. Le responsable du Vatican maintient que seule une solution négociée prévoyant deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans des frontières sûres et reconnues, avec un statut spécial pour la Ville sainte, pourra apporter une paix durable dans la région.
Prier pour la paix à Lourdes
C’est dans ce contexte que Mgr Gallagher vient présider le traditionnel pèlerinage militaire international dans le sanctuaire marial des Pyrénées. Venus d’une quarantaine de pays, les soldats se rassemblent devant la grotte des apparitions pour prier ensemble pour la paix dans le monde.
Nous sommes ici pour demander à la Vierge Marie son intercession afin que cessent les conflits et que s’ouvre un chemin de dialogue et de réconciliation entre les peuples.
Mgr Paul Richard Gallagher
L’Église, infatigable artisan de paix
Le haut prélat rappelle l’engagement constant du Saint-Siège en faveur de la paix, citant les nombreuses initiatives diplomatiques et les appels répétés des papes pour la résolution pacifique des différends. Il insiste sur le rôle crucial de la communauté internationale pour soutenir le processus de paix au Moyen-Orient.
Mgr Gallagher évoque également les défis auxquels fait face l’Église, comme l’accueil des prêtres étrangers pour pallier le manque de vocations. Un enjeu crucial pour maintenir une présence chrétienne forte, y compris en Terre sainte.
Un message d’espoir malgré les obstacles
Malgré les vents contraires, le ministre des Affaires étrangères du Vatican veut croire que la paix est possible. Il appelle à ne pas céder au découragement et à continuer inlassablement à œuvrer pour le dialogue :
Le chemin sera long et semé d’embûches mais nous ne devons pas perdre espoir. Avec l’aide de Dieu et la bonne volonté des hommes, une solution juste et durable peut être trouvée.
Mgr Paul Richard Gallagher
Un message porteur d’espérance, à l’image de ces milliers de soldats venus prier pour la paix dans un sanctuaire dédié à celle que l’on nomme la « Reine de la Paix ». Une lumière dans la nuit des conflits qui continue de guider l’action diplomatique du Saint-Siège.