Coup de théâtre entre les deux tours des législatives 2024 ! En seulement deux jours, plus de 200 candidats arrivés en 3ème position se sont retirés pour faire barrage au Rassemblement National, qui a réalisé une percée historique au 1er tour avec 33% des voix. Une vague de désistements sans précédent visant à empêcher le parti de Marine Le Pen d’obtenir une majorité à l’Assemblée. Mais cette stratégie sera-t-elle payante ?
Front républicain version 2024 : une mobilisation express des candidats
Avec plus de 30% des voix au niveau national, le Rassemblement National a créé un véritable séisme politique. Face à cette menace, une riposte s’est rapidement organisée. En 48h chrono, la quasi-totalité des triangulaires et quadrangulaires encore en lice ont volé en éclats.
Les états-majors des partis ont donné des consignes claires : se désister partout où le RN est en position de l’emporter. Le mouvement a été enclenché par la NUPES, dont plus de 130 candidats se sont retirés. Puis par la majorité présidentielle et LR, complétant le front républicain nouvelle formule.
Objectif affiché : concentrer les reports de voix sur une seule force politique pour barrer la route au parti nationaliste et l’empêcher de décrocher la majorité des 289 sièges. Un scénario qui pourrait permettre au RN d’avoir les mains libres pour appliquer son programme.
Des désistements massifs, mais des reports incertains
Si l’intention est louable sur le papier, les reports de voix sont loin d’être automatiques. Les instituts de sondage alertent : une partie significative des électeurs de gauche pourraient s’abstenir plutôt que de choisir un candidat “bourgeois”, perçu comme trop éloigné de leurs idées.
Entre un candidat de droite et le RN, certains préféreront rester chez eux. D’autres voteront blanc ou nul. Il y a un risque réel de déperdition.
– Frédéric Dabi, Directeur de l’Ifop
Idem dans l’autre sens. Les électeurs LR ou Macron-compatibles pourraient rechigner à soutenir le candidat de la NUPES, taxé d’extrémisme. L’afflux massif vers le RN d’une partie de l’électorat de droite “dure” complique aussi l’équation.
Le RN face à un plafond de verre ?
Malgré sa dynamique du 1er tour, le Rassemblement National n’a pas encore gagné. Les sondages le donnent en tête en sièges, mais sous la barre fatidique des 289 députés. La faute à un plafond de verre qui perdure, du fait de son isolement politique.