Une semaine après le séisme des élections législatives qui a vu le Nouveau Front Populaire (NFP) décrocher une majorité relative, les tractations en vue de former un gouvernement patinent sérieusement. Le spectacle d’une gauche unie mais déchirée par ses différences jette le trouble sur sa capacité à diriger le pays dans un contexte social et économique délicat.
Le casse-tête du poste de Premier ministre
Alors que le NFP pensait tenir son chef de gouvernement en la personne d’Huguette Bello, présidente de la région Réunion, cette dernière a finalement décliné l’offre ce week-end. Un camouflet pour cette alliance hétéroclite qui semble peiner à s’accorder sur un nom.
Le Parti socialiste n’a pas justifié son refus de voir Huguette Bello comme possible Première ministre.
Manuel Bompard, coordinateur de La France Insoumise
Selon des sources concordantes, le PS bloquerait sur plusieurs profils jugés trop à gauche ou écologistes. Les noms de Clémentine Autain ou Éric Piolle circulaient ces derniers jours, mais ne font pas consensus.
L’hypothèse Aubry émerge puis s’étiole
Face à l’impasse, certains évoquaient un retour de Martine Aubry. Mais la maire de Lille n’envisagerait pas de “reprendre du service à Matignon” selon Olivier Faure. Le patron du PS, reçu ce matin sur France 2, semble vouloir calmer le jeu en attendant un “candidat de compromis”.
La pression monte dans la rue et à l’Assemblée
Si les marchés financiers restent étonnamment sereins, la situation politique tendue inquiète dans le pays. Des centaines de manifestants se sont rassemblés dimanche à Paris pour exiger “un gouvernement du NFP”. La jeunesse, très mobilisée pendant la campagne, s’impatiente.
À l’Assemblée, la menace d’une motion de censure est brandie par les oppositions. Marine Le Pen a d’ores et déjà prévenu que le RN “censurera tout gouvernement comprenant des ministres LFI ou écologistes”. Les Républicains restent quant à eux en retrait. Emmanuel Macron, confronté à une situation inédite sous la Ve République, consulte tous azimuts.
Vers un gouvernement resserré et technocratique ?
Pour sortir de l’ornière, le scénario d’un exécutif restreint composé de personnalités plus consensuelles revient avec insistance. Des noms de hauts-fonctionnaires comme celui de Claire Landais, actuelle secrétaire générale de la Défense, sont cités.
Mais cette option « techno » est loin de faire rêver les troupes du NFP qui réclament un gouvernement incarnant clairement le « changement » promis aux électeurs. Les prochains jours s’annoncent décisifs pour savoir si cette alliance des gauches parviendra à surmonter ses premières turbulences.