Imaginez un monde où les géants du web doivent enfin jouer cartes sur table. C’est exactement ce qui vient de se produire dans l’affaire opposant plusieurs médias français, dont Le Figaro, au réseau social X (anciennement Twitter). Pour la première fois, la justice a ordonné à la plateforme de divulguer ses précieuses données financières. Une décision qui fera date dans la bataille pour une juste rémunération des contenus de presse en ligne.
La Transparence Imposée aux Géants du Web
Depuis des années, les éditeurs de presse réclament leur dû aux mastodontes d’internet qui profitent allègrement de leurs articles. Grâce à la directive européenne sur les droits voisins, adoptée en 2019, les journaux, magazines et agences de presse peuvent enfin prétendre à une compensation financière lorsque leurs contenus sont partagés sur les réseaux. Mais encore faut-il que ces derniers acceptent de négocier…
Face au refus obstiné de X, une dizaine de médias français ont saisi la justice. Et leur persévérance a payé ! Le tribunal judiciaire de Paris vient d’ordonner à la plateforme de fournir une série de données commerciales essentielles pour évaluer les revenus générés grâce aux publications de presse.
C’est un très beau succès pour les éditeurs. Cette décision fera date.
– Marc Feuillée, directeur général du groupe Figaro
Les Secrets Bien Gardés de X
Dans un délai de deux mois, X devra notamment communiquer :
- Le nombre de vues et le taux de clics sur les publications des médias
- Le nombre moyen d’engagements (retweets, j’aime, partages…)
- Les revenus publicitaires générés en France grâce à ces contenus
- Le fonctionnement des algorithmes qui régissent l’affichage des posts
Autant d’informations capitales qui permettront enfin aux éditeurs de réclamer leur juste part du gâteau. Car jusqu’à présent, difficile de négocier dans le flou le plus total… Les géants du web ont tout intérêt à garder leurs petits secrets bien au chaud pour continuer à engranger des profits sur le dos de la presse.
Un Nouveau Chapitre dans les Relations Presse-Plateformes
Cette première victoire en référé marque un tournant dans le bras de fer qui oppose les médias aux réseaux sociaux. Même si la décision ne porte pas directement sur le montant des droits voisins, elle ouvre la voie à des négociations plus transparentes et équilibrées. Les éditeurs disposeront enfin des cartes nécessaires pour défendre leurs intérêts face aux Gafam.
Reste à savoir si X obtempérera de bonne grâce… Ou s’il tentera de faire appel pour protéger ses précieux secrets. Une chose est sûre : les diktats des plateformes ont du plomb dans l’aile. L’heure est venue pour elles de rendre des comptes et d’assumer leurs responsabilités envers ceux qui font vivre l’information en ligne.
