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La « coopérative politique », une idée novatrice pour repenser la gauche ?

Et si la « coopérative politique » était la clé pour réinventer la gauche ? François Ruffin lance un pavé dans la mare en proposant ce modèle novateur, héritier de la Commune de Paris. Découvrez les origines et les implications de cette idée qui bouscule les codes...

Et si l’avenir de la gauche passait par une « coopérative politique » ? C’est en tout cas l’idée lancée par François Ruffin au lendemain des élections législatives de 2024, qui ont vu le Nouveau Front populaire arriver en tête. Une proposition qui intrigue autant qu’elle interroge sur la vision de la politique portée par le député de la Somme.

Aux sources de la « coopérative politique »

Loin d’être anodine, la référence à la coopérative renvoie à une longue tradition socialiste, dont les racines plongent jusqu’à la Commune de Paris de 1871. À l’époque, dans le contexte insurrectionnel, un décret avait confié la gestion des ateliers abandonnés à leurs salariés, sous forme de sociétés coopératives.

La question coopérative est bien antérieure à la Commune de Paris. Les coopératives sont une des trois grandes formes d’organisation de la gauche, avec les syndicats et les partis.

– Marion Fontaine, professeur d’histoire à Science Po

L’objectif des coopératives ? Permettre une vie économique et sociale qui s’organise collectivement, de la production à la répartition des gains, selon un modèle égalitaire. Un héritage dans lequel François Ruffin semble vouloir puiser pour repenser l’organisation de la gauche.

Horizontalité et démocratie directe

Concrètement, le député insoumis imagine sa « coopérative politique » fonctionnant selon la règle « un homme, une voix ». Pas question de se ranger derrière une personnalité, mais plutôt d’avancer sur un modèle de démocratie directe où chaque individu pèse autant qu’un autre.

Cela passerait notamment par la mise en place d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC), permettant au peuple de modifier directement la Constitution, révoquer un élu, voter ou abroger une loi. Une vision « horizontale » de la politique, loin de la verticalité des partis traditionnels.

Un modèle applicable à grande échelle ?

Reste à savoir si ce modèle coopératif, qui a souvent été mis en place de manière partielle et localisée, peut réellement transformer la société à grande échelle. La Commune de Paris n’a ainsi duré que 72 jours…

  • Les expériences coopératives ont souvent été temporaires et circonscrites géographiquement
  • Elles supposent une forme de « paix civile » pour fonctionner durablement

Malgré ces limites, la proposition de François Ruffin a le mérite de bousculer les lignes et d’inviter à repenser les formes de la politique. Face à « l’épuisement » du modèle des partis hérité du XIXe siècle, le dirigeant insoumis appelle à réinvestir la vie publique « par le bas », de manière plus participative.

Vers un renouveau de l’engagement politique ?

En fin de compte, l’enjeu est de redonner du souffle à une démocratie essoufflée, en remobilisant les citoyens. Car la politique ne se résume pas aux institutions, martèle François Ruffin, elle doit « vivre dans la société ».

Un pari audacieux, qui mise sur l’intelligence collective et l’implication de chacun. Reste à transformer l’essai et à faire de cette « coopérative politique » autre chose qu’un slogan. Le chantier ne fait que commencer, mais il promet de redistribuer les cartes d’un jeu politique en pleine recomposition.

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