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Inculpation pour viol de deux joueurs du XV de France : le choc et les réactions

L'inculpation pour viol de deux jeunes joueurs du XV de France en Argentine plonge le rugby français dans la tourmente. Entre sidération et volonté de réforme, les réactions se multiplient pour...

Un séisme. Pas d’autre mot pour qualifier le choc provoqué par l’inculpation pour viol de deux jeunes joueurs du XV de France, Oscar Jégou et Hugo Auradou, suite à une soirée très arrosée lors de la tournée en Argentine. Une affaire qui ébranle le rugby français et soulève de nombreuses questions sur les dérives au sein de ce sport.

Stupeur et incompréhension

La nouvelle est tombée comme un couperet : les deux joueurs, âgés de 21 et 23 ans, ont été placés en garde à vue puis inculpés pour « viol en réunion ». Les faits se seraient déroulés dans la nuit de samedi à dimanche à Resistencia, ville où l’équipe de France était basée pendant la tournée.

Fabien Galthié, le sélectionneur des Bleus, a exprimé sa « sidération » face à cette affaire. « On est abasourdi, on ne s’attendait pas du tout à ça », a-t-il déclaré les larmes aux yeux en conférence de presse. Tout le staff et les joueurs semblent sous le choc.

Florian Grill appelle à un sursaut

Présent en Argentine, le président de la FFR Florian Grill a rapidement réagi. Dans un entretien à L’Équipe, il estime qu’il doit y avoir « un avant et un après » cette affaire :

Il faut aussi se pencher sur les excès de boisson. Un fait gravissime a été avéré pour Melvyn Jaminet et on l’a sanctionné immédiatement. Pour les deux autres, on va attendre que justice se fasse.

Florian Grill, président de la FFR

Il pointe du doigt deux fléaux qui gangrènent ce sport : la consommation excessive d’alcool et de cocaïne. Des maux qu’il avait déjà dénoncés dans un édito « prémonitoire » publié dans Rugbymag en juin. Mais les actes n’ont visiblement pas suivi.

Une affaire de trop pour le rugby ?

Ce n’est malheureusement pas la première fois que des affaires de moeurs éclaboussent le rugby. On se souvient de la tristement célèbre affaire de la « cave à vins » du Stade Français en 2017, ou plus récemment des accusations de violences sexuelles visant des joueurs du FC Grenoble.

Pour beaucoup, c’est l’affaire de trop. L’ancien international Didier Codorniou s’est fendu d’une violente charge contre les instances, coupables selon lui d’avoir « caché les choses sous le tapis » pendant des années. Le rugby français serait-il à un tournant de son histoire ?

Quelle suite pour les deux joueurs ?

Si leur culpabilité était avérée, Oscar Jégou et Hugo Auradou risqueraient jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle selon le code pénal argentin. Une peine qui serait exécutée en France en vertu d’une convention entre les deux pays.

En attendant, les deux joueurs ont été suspendus à titre conservatoire par la FFR et devront s’expliquer devant une commission de discipline. Leur carrière internationale semble d’ores et déjà compromise, à l’aube d’une Coupe du Monde en France où ils espéraient briller.

L’heure des comptes a sonné

Au delà du sort des deux mis en cause, c’est tout le rugby français qui va devoir se remettre en question. Entre consommation de drogues, abus d’alcool, violences sexuelles… Les dérives semblent se multiplier ces dernières années.

Malheureusement nous ne sommes que le reflet de la société.

Florian Grill, président de la FFR

Une explication de facilité pour le patron de la FFR ? Beaucoup estiment au contraire que le rugby a sa part de responsabilité dans ces débordements à répétition. Par sa culture de la « 3ème mi-temps », son entre-soi viril et ses excès en tout genre tolérés voire encouragés.

L’affaire Jégou-Auradou doit être le déclic pour entamer une profonde remise en question. Sinon le rugby français court le risque d’une crise majeure, à quelques mois du Mondial. L’heure des comptes a sonné.

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