ActualitésInternational

Tentatives d’assassinat présidentielles : une menace constante

D'Abraham Lincoln à JFK en passant par Reagan et Trump, retour sur les nombreuses tentatives d'assassinat visant les présidents américains. Quelles failles de sécurité expliquent ces attaques contre l'homme le plus puissant au monde ? Enquête sur le rôle crucial mais délicat du Secret Service pour assurer la protection de...

La récente tentative d’assassinat contre Donald Trump lors d’un meeting de campagne a remis en lumière un phénomène aussi vieux que la présidence américaine elle-même : la menace constante qui pèse sur la vie de l’homme le plus puissant du monde. D’Abraham Lincoln à John F. Kennedy en passant par Ronald Reagan, l’histoire regorge de présidents ayant été la cible d’attaques, souvent facilitées par des failles dans leur sécurité. Malgré les efforts du Secret Service, chargé de leur protection rapprochée, le risque zéro n’existe pas face à des individus déterminés.

Une violence politique ancrée dans l’histoire américaine

Si l’attentat manqué contre Trump a sidéré l’Amérique, il s’inscrit dans une longue lignée d’actes violents visant les locataires de la Maison Blanche :

  • 1835 : Andrew Jackson échappe de peu à une tentative d’assassinat
  • 1865 : Abraham Lincoln est abattu au théâtre par un sympathisant sudiste
  • 1901 : William McKinley succombe à une attaque anarchiste
  • 1933 : Tentative de meurtre sur président élu Franklin D. Roosevelt
  • 1963 : John F. Kennedy est tué à Dallas par Lee Harvey Oswald
  • 1981 : Ronald Reagan grièvement blessé par John Hinckley Jr.

Chaque fois, ces événements traumatiques plongent les États-Unis dans un sentiment mêlé de sidération, tristesse et soupçons, note Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro. Et d’ajouter : “avec à chaque fois cette lancinante question : comment un homme seul peut-il atteindre l’homme le plus puissant de la planète ?”

Le rôle crucial mais délicat du Secret Service

C’est au Secret Service qu’incombe la lourde tâche d’assurer la sécurité des présidents américains, une mission devenue de plus en plus complexe au fil des décennies :

  • Jusqu’à la Guerre de Sécession, la protection présidentielle était minimale
  • Après l’assassinat de Lincoln, les présidents ont souvent boudé le Secret Service naissant
  • Ce n’est qu’à partir des années 1900 que l’agence gagne en importance et professionnalisme
  • Mais des failles subsistent comme en témoignent les attentats des années 60-80
  • Depuis, le Secret Service est devenu un véritable État dans l’État, omniprésent autour du président

Malgré ce dispositif ultra-sophistiqué, assurer une protection présidentielle sans faille reste un défi immense. Les agents doivent conjuguer discrétion et efficacité, composer avec les caprices des présidents qui rechignent parfois à suivre le protocole, et s’adapter à des environnements très divers. Une mission d’autant plus ardue que la menace peut surgir de n’importe où, à n’importe quel moment.

Des attaques souvent liées à des défaillances humaines

Si les moyens techniques et humains déployés pour sécuriser les présidents n’ont cessé de se renforcer, force est de constater que la plupart des attaques ou tentatives d’assassinat ont exploité des failles liées à des erreurs ou négligences humaines :

  • Absence de contrôle des spectateurs accédant au théâtre où Lincoln fut abattu
  • Mauvais réflexes des agents lors de l’attentat contre McKinley
  • Sécurité lacunaire sur le parcours de JFK à Dallas malgré les mises en garde
  • Manque de rigueur dans la surveillance de l’immeuble d’où Reagan fut visé
  • Réaction tardive pour arrêter l’individu menaçant Trump lors de son meeting

Il est très compliqué de tout prévoir et prévenir tant les détraqués sont nombreux et imaginatifs.

Un spécialiste de la sécurité cité par Le Figaro

Face à la détermination et l’ingéniosité d’assaillants prêts à tout, même le service de protection le plus rigoureux peut donc se retrouver pris en défaut. Une réalité que le Secret Service s’efforce de combattre au quotidien en renforçant sans cesse ses procédures et la formation de ses agents.

L’inquiétant cocktail américain : responsables politiques surexposés et citoyens surarmés

Au-delà de la prouesse sécuritaire que représente la protection d’un chef d’État, les États-Unis cumulent des facteurs de risque aggravants liés aux spécificités de leur société :

  • Une culture politique valorisant le contact direct entre élus et citoyens
  • Des responsables amenés à s’exposer énormément lors des campagnes et déplacements
  • Le droit constitutionnel de porter des armes, y compris de guerre, pour tout citoyen
  • Une violence endémique marquée par de fréquentes fusillades de masse

Ce cocktail entre proximité des politiques et citoyens surarmés crée un contexte périlleux, où le passage à l’acte violent contre une figure publique est plus aisé qu’ailleurs. Même si la plupart des présidents visés ont survécu, cette menace diffuse continue de planer sur tous leurs faits et gestes.

En définitive, au-delà de la prouesse technique et humaine déployée pour sécuriser la fonction suprême, les tentatives d’assassinat récurrentes contre les présidents américains illustrent la persistance d’une violence politique profondément ancrée. Une réalité inquiétante qui en dit long sur les fragilités et contradictions d’une société américaine tiraillée entre son attachement à des libertés fondamentales et les dérives meurtrières que celles-ci peuvent induire. Le tout sur fond de défis sécuritaires colossaux pour les garde du corps les plus célèbres du monde.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.