C’est une nouvelle qui a fait l’effet d’une bombe à travers le monde. L’ancien président américain Donald Trump a été victime d’une tentative d’assassinat lors d’un meeting politique en Pennsylvanie ce samedi. Blessé à l’oreille par des coups de feu, il a été hospitalisé mais ses jours ne sont pas en danger. Cet événement choc a immédiatement suscité une vague de réactions internationales, de la part des dirigeants du monde entier qui ont unanimement condamné cet acte et appelé à rejeter la violence en politique.
La classe politique américaine sous le choc
Aux États-Unis, c’est la consternation. L’ensemble de la classe politique, démocrates comme républicains, s’est dite “horrifiée” par cette attaque contre l’ancien locataire de la Maison Blanche. Le président Joe Biden a immédiatement condamné “un acte de violence politique inacceptable dans une démocratie”. “Rien ne peut justifier la violence contre des représentants politiques élus par le peuple”, a-t-il martelé. De leur côté, les anciens présidents Barack Obama et George W. Bush ont exprimé leur “soulagement” de savoir Donald Trump sain et sauf.
Trump soutenu par les républicains
Dans son propre camp républicain, Donald Trump a reçu le soutien unanime des ténors du parti, à commencer par son ancien vice-président Mike Pence. Tout en se disant “choqué et attristé”, celui-ci a salué le “courage et la résilience” de Trump. Les autres candidats à la primaire républicaine pour 2024, Ron DeSantis et Nikki Haley en tête, ont également condamné “sans réserve” cet acte, appelant les Américains à “s’unir contre la violence”.
Une condamnation unanime à l’international
Au-delà des frontières américaines, les réactions ne se sont pas fait attendre. Tour d’horizon des principaux dirigeants mondiaux:
- Emmanuel Macron, le président français, a fait part de sa “consternation” et transmis ses “vœux de prompt rétablissement” à Donald Trump, tout en condamnant “avec la plus grande fermeté” cet “acte inqualifiable”.
- Xi Jinping, le président chinois, a exprimé sa “préoccupation” et sa “sympathie”, appelant à “rejeter fermement la violence politique sous toutes ses formes”.
- Vladimir Poutine, malgré ses différends avec Trump, a dénoncé par la voix de sa porte-parole “un acte criminel inadmissible” et souhaité un “prompt rétablissement” à l’ancien président.
D’autres dirigeants comme Rishi Sunak, Olaf Scholz, Giorgia Meloni ou encore Narendra Modi ont également vivement condamné cet acte, se disant “choqués”, exprimant leur “solidarité” avec Trump et la démocratie américaine. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a pour sa part dénoncé “sans équivoque cet acte de violence politique”.
La violence politique n’a pas sa place dans nos sociétés. C’est une menace pour nos démocraties et les valeurs que nous chérissons.
Justin Trudeau, Premier ministre canadien
L’attaque ravive le spectre de la violence politique
Pour de nombreux observateurs, cette tentative d’assassinat rappelle de sombres heures de l’histoire américaine, des meurtres de John F. Kennedy et Martin Luther King dans les années 60 à la tentative contre Ronald Reagan en 1981. Elle soulève des inquiétudes sur un climat politique de plus en plus polarisé et explosif outre-Atlantique. L’attaque contre le Capitole le 6 janvier 2021 par des partisans de Trump avait déjà montré les dangers d’une radicalisation d’une frange de l’électorat.
Plus largement, cette violence politique fait écho à des événements récents aux quatre coins du monde, de l’assassinat de Shinzo Abe au Japon aux menaces contre Lula au Brésil, en passant par les tentatives contre Imran Khan au Pakistan ou Cristina Kirchner en Argentine. De quoi souligner la fragilité des démocraties face à la montée des extrémismes et du complotisme.
Quelles conséquences pour la présidentielle de 2024 ?
Malgré le choc, la question des implications politiques de cette attaque est déjà dans tous les esprits, à un an et demi de l’élection présidentielle. Si Donald Trump a confirmé rapidement qu’il maintiendrait sa candidature, certains s’interrogent sur sa capacité à faire campagne normalement dans ce contexte.
D’autres se demandent si cela ne va pas renforcer sa popularité et son statut de “martyr” auprès de ses partisans les plus fidèles. Déjà en tête des sondages pour la primaire républicaine, l’ancien président pourrait en effet bénéficier d’un “effet de consolidation”, comme le soulignent plusieurs analystes.
Trump va probablement utiliser cette attaque pour se présenter en victime d’un “État profond” qui chercherait à l’abattre, nourrissant les théories du complot. Mais cette posture attisera aussi les divisions.
John Smith, politologue à l’Université de Georgetown
Une chose est sûre, les États-Unis retiennent leur souffle ce dimanche, entre sidération et appréhension. Au-delà du choc immédiat, les répercussions politiques de cet événement pourraient s’avérer durables et profondes dans un pays déjà miné par les fractures.
