L’été canadien vire au cauchemar. Depuis vendredi soir, un incendie de forêt d’une violence inouïe fait rage dans le nord-est du pays, contraignant plus de 9000 personnes à fuir leurs foyers en toute hâte. Attisées par des rafales de vent, les flammes progressent à une vitesse alarmante et menacent directement les villes de Labrador City et Wabush.
Sur les réseaux sociaux, les images de l’évacuation sont saisissantes : des files interminables de voitures patientent devant les stations essence, tentant de faire le plein avant de prendre la route, tandis qu’un ciel d’apocalypse, noirci par d’épais nuages de fumée, plonge la région dans une obscurité angoissante.
Quand j’ai vu la fumée, ça a été un choc. Il n’y a qu’un seul endroit où nous pouvons aller. Nous n’avons pas beaucoup d’options.
– Stacy Hunt, habitant de Labrador City
Une seule route pour fuir les flammes
Car dans cette région reculée, au nord du Québec, les options sont en effet limitées. La géographie ne laisse d’autre choix aux habitants que de prendre l’unique route existante, vers l’est, pour se réfugier à plus de 500 km de chez eux. Les autorités multiplient les appels à l’évacuation.
Nous observons un comportement extrême du feu. Il avance d’environ 50 mètres par minute.
– Jeff Motty, porte-parole des pompiers
Face à l’intensité des flammes, les moyens aériens sont inefficaces. Les pompiers concentrent leurs efforts au sol pour tenter de protéger les habitations. Mais le feu reste pour l’heure totalement incontrôlable.
Un été meurtrier qui rappelle 2023
Ce nouvel incendie catastrophique rappelle douloureusement l’été 2023, où le Canada avait connu la pire saison de feux de forêt de son histoire. Les chiffres donnent le vertige :
- 15 millions d’hectares partis en fumée
- Plus de 200 000 personnes évacuées
- Toutes les provinces touchées
- Des mégafeux d’une ampleur inégalée
Jusqu’à présent, l’été 2024 s’annonçait plus clément, avec “seulement” 1,5 million d’hectares brûlés, un bilan dans la moyenne. Mais le pire reste peut-être à venir, alors que le pays entre dans le pic de la saison des incendies.
Le changement climatique en cause
Pour les experts, le doute n’est plus permis. Le réchauffement climatique, en asséchant la végétation, crée les conditions propices aux incendies géants.
Des conditions plus sèches et chaudes dans de nombreuses régions du pays, causées par le changement climatique, ont augmenté ces dernières années le risque d’incendies majeurs.
– Rapport du gouvernement canadien
Une menace qui pèse comme une épée de Damoclès sur le Canada, alors que 575 feux sont actuellement actifs à travers le pays, dont plus de 400 totalement hors de contrôle. La vigilance est maximale, les moyens déployés colossaux. Mais face à la fureur des flammes et du climat, rien ne garantit que l’été 2024 ne sombre pas à son tour dans un gigantesque brasier.