C’est un moment historique pour la vie politique française. À 34 ans à peine, Gabriel Attal vient d’être nommé Premier ministre, faisant de lui le plus jeune chef de gouvernement de l’histoire de la Ve République. Une ascension aussi fulgurante qu’inattendue pour ce jeune loup de la Macronie, dont l’élection à la tête du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale samedi dernier a marqué une étape décisive.
Un parcours politique fulgurant
Né en 1990, Gabriel Attal fait ses premiers pas en politique dès l’âge de 16 ans en rejoignant le Mouvement des Jeunes Socialistes. Diplômé de Sciences Po et de l’ENA, il se fait rapidement remarquer par ses qualités oratoires et son sens politique aiguisé. Élu député des Hauts-de-Seine en 2017 sous l’étiquette LREM, il devient à 29 ans le plus jeune secrétaire d’État sous la présidence d’Emmanuel Macron, chargé de la Jeunesse et de l’Engagement.
Son ascension se poursuit à un rythme effréné. En juillet 2022, il est nommé ministre délégué chargé des Comptes publics, puis ministre délégué chargé de l’Action et des Comptes publics en mars 2023. Une progression éclair qui témoigne de la confiance que lui accorde le président Macron.
Un Premier ministre en terrain miné
Mais c’est sa nomination à Matignon qui propulse Gabriel Attal sur le devant de la scène médiatique. À 34 ans, il devient le benjamin des Premiers ministres, battant le record jusqu’ici détenu par Laurent Fabius. Un pari audacieux de la part d’Emmanuel Macron, qui mise sur la jeunesse et le renouvellement pour donner un nouveau souffle à son quinquennat.
Pourtant, la tâche s’annonce ardue pour le nouveau locataire de Matignon. Confronté à une Assemblée nationale morcelée où son camp ne dispose que d’une majorité relative, Gabriel Attal va devoir faire preuve de talents de négociateur pour faire passer les réformes promises par le président. Sans parler des rivalités internes qui agitent la Macronie, où certains poids lourds comme Édouard Philippe ou Gérald Darmanin voient d’un mauvais œil cette ascension express.
Une élection à la tête du groupe Renaissance
C’est dans ce contexte que Gabriel Attal a brigué la présidence du groupe Renaissance à l’Assemblée, poste laissé vacant par Aurore Bergé. Seul candidat en lice, il a été élu par 84 voix sur 98, soit plus de 85% des suffrages. Un score sans appel qui renforce sa légitimité et son autorité au sein de la majorité présidentielle.
Je suis honoré de la confiance que m’accordent les députés Renaissance. Ensemble, nous allons poursuivre le travail engagé pour transformer notre pays et améliorer la vie des Français.
– Gabriel Attal, nouveau président du groupe Renaissance
Mais au-delà des mots, c’est sur le terrain que le nouveau patron des députés macronistes sera attendu. Sa capacité à tenir ses troupes, à trouver des compromis avec les autres groupes et à faire avancer l’agenda réformateur du gouvernement sera scrutée de près.
Les défis de la jeune garde macroniste
Avec Gabriel Attal, c’est toute une génération de jeunes responsables politiques issus de la société civile qui accède aux plus hautes marches du pouvoir. Une nouvelle élite incarnée par des trentenaires ambitieux comme Clément Beaune, Sacha Houlié ou encore Aurore Bergé, bien décidés à bousculer les codes de la politique traditionnelle.
Mais cette jeunesse conquérante devra aussi faire ses preuves face à une opinion publique de plus en plus exigeante et méfiante envers ses dirigeants. La crise des Gilets Jaunes et la contestation de la réforme des retraites ont montré les limites d’un exercice vertical du pouvoir, déconnecté des réalités du terrain.
Pour réussir, Gabriel Attal et ses camarades de la Macronie devront donc trouver le bon équilibre entre audace réformatrice et écoute des citoyens. Un défi de taille pour cette nouvelle génération politique qui entend bien marquer l’Histoire de son empreinte.
