Alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel retrait de Joe Biden de la course à la Maison Blanche en 2024, le président américain a tenu à rassurer ses partisans lors d’un meeting enflammé dans le Michigan vendredi. « Je suis candidat et nous allons gagner », a-t-il martelé devant une foule conquise, balayant ainsi les rumeurs persistantes sur son avenir politique.
Une prestation rassurante mais des doutes qui persistent
Malgré une performance solide, ponctuée par des attaques virulentes contre son rival républicain Donald Trump, le président démocrate peine encore à dissiper les inquiétudes grandissantes au sein de son propre camp. Âgé de 81 ans, Joe Biden fait l’objet de critiques récurrentes sur son état physique et mental, alimentées par quelques gaffes et lapsus remarqués lors de ses interventions publiques.
Une fronde qui s’organise chez les démocrates
Plus préoccupant encore pour le locataire de la Maison Blanche, une vingtaine d’anciens élus démocrates du Congrès ont publié une lettre ouverte pour réclamer une convention ouverte en août prochain. Objectif assumé : laisser la possibilité à d’autres candidats de se présenter face à Joe Biden pour l’investiture démocrate.
Le président Biden servirait mieux la nation en libérant les délégués qui doivent le nommer pour un second mandat.
Extrait de la lettre ouverte d’anciens élus démocrates
Si ces frondeurs assurent ne pas vouloir désigner un autre candidat, ils se disent néanmoins « confiants qu’un ou plusieurs candidats démocrates compétents se présenteront ». Un coup dur pour Joe Biden, qui voit sa légitimité ouvertement remise en cause dans son propre camp.
L’ombre du débat raté face à Trump
Cette fronde fait suite au débat calamiteux livré par Joe Biden face à Donald Trump le 27 juin dernier. Une prestation jugée décevante, voire inquiétante, par de nombreux démocrates et observateurs politiques. Les lapsus et l’élocution hasardeuse du président ont ravivé les doutes sur ses capacités à mener une campagne intense et à assumer un second mandat.
Face à cette tempête politique, l’entourage de Joe Biden s’efforce de relativiser, invoquant les traditionnelles gaffes du président et appelant à juger sur le fond. Mais le mal est fait. Même si peu imaginent une défection du chef de l’État à ce stade, la confiance s’effrite dangereusement, comme en témoigne le gel de 90 millions de dollars de promesses de dons destinés à financer sa campagne.
Biden peut-il rassembler son camp ?
Alors que les soutiens commencent à se fissurer, Joe Biden va devoir rapidement rassembler les démocrates derrière sa candidature. Les regards sont désormais tournés vers des figures majeures du parti, comme l’ancienne présidente de la Chambre Nancy Pelosi ou l’ex-président Barack Obama. Leur engagement sans faille constituera un signal fort pour remotiver les troupes.
Mais au-delà des soutiens, c’est surtout sur le terrain que Joe Biden devra convaincre dans les prochains mois. En enchaînant les meetings et en donnant des gages sur son énergie et sa lucidité, il espère faire taire les critiques et imposer sa légitimité pour 2024. Un défi de taille pour celui qui aspire, malgré son âge avancé, à briguer un second mandat historique à la tête des États-Unis.
