Le 15 août 2023, un drame a secoué le monde des médias. Gérard Leclerc, figure emblématique du journalisme, perdait la vie dans le crash de son avion Robin DR400, avec à son bord deux passagères. Près d’un an après ce tragique accident, le rapport d’enquête du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) vient de livrer ses conclusions. Le pilote aurait été victime d’une désorientation spatiale, très probablement liée à la couverture nuageuse ce jour-là.
Les circonstances du drame
Rappelons les faits. Gérard Leclerc avait décollé de l’aérodrome de Loudun dans la Vienne, en direction de La Baule en Loire-Atlantique. Il devait y assister à un concert de son demi-frère, le chanteur Julien Clerc. Mais aux alentours de 11h30, l’avion s’écrase dans une zone marécageuse à Lavau-sur-Loire, ne laissant aucun survivant.
Les recherches avaient été particulièrement ardues, l’épave étant immergée dans plusieurs mètres d’eau, au milieu de hauts roseaux et dans une zone soumise à de forts courants. Ce n’est que plusieurs jours après l’accident que les corps du pilote et de ses deux passagères, Michèle Monory et son amie, ont pu être retrouvés.
La piste de la désorientation
Après de longs mois d’investigations, les enquêteurs du BEA ont rendu leurs conclusions, mettant en lumière un scénario aussi tragique qu’imprévisible. Selon toute vraisemblance, l’avion de Gérard Leclerc serait entré dans une épaisse couche nuageuse peu après son décollage. Privé de repères visuels, le pilote aurait alors été victime d’une désorientation spatiale.
L’avion est très probablement entré dans la couche nuageuse et le pilote a perdu les références visuelles extérieures, le conduisant très probablement à une désorientation spatiale.
– Extrait du rapport du BEA
Sans s’en rendre compte, Gérard Leclerc aurait alors entamé un virage à droite, perdant peu à peu le contrôle de son appareil. Lorsque l’avion est ressorti des nuages, il était déjà trop tard.
Un drame fulgurant
Le Robin DR400 aurait alors piqué du nez à grande vitesse, ne laissant que peu de temps au pilote pour réagir. En quelques secondes à peine, l’avion percutait la surface de l’eau, condamnant ses occupants.
Lorsque l’avion est sorti de la couche nuageuse, avec une importante vitesse et en descente, le pilote n’a probablement pas eu le temps de réagir avant que l’avion n’entre en collision avec la surface de l’eau.
– Les enquêteurs du BEA
Un journaliste de renom
La disparition de Gérard Leclerc a suscité une vive émotion. Figure incontournable du PAF depuis plus de 40 ans, il avait débuté sa carrière à la radio avant de rejoindre la télévision publique où il officia pendant trois décennies. Éditorialiste engagé sur CNews depuis 2017, il laisse le souvenir d’un journaliste rigoureux et passionné.
Au-delà de sa brillante carrière, Gérard Leclerc était aussi un pilote expérimenté. Marié à Julie Leclerc, voix historique d’Europe 1, il laisse derrière lui trois enfants.
Des zones d’ombres
Si le rapport du BEA permet de mieux comprendre les circonstances de ce drame, certaines interrogations demeurent. Comment un pilote aussi aguerri que Gérard Leclerc a-t-il pu être ainsi désorienté ? Les conditions météorologiques étaient-elles suffisamment dégradées pour justifier une telle perte de repères ?
Autant de questions qui resteront sans doute sans réponse définitive. Car si les enquêtes techniques peuvent reconstituer le fil des événements, elles ne pourront jamais totalement expliciter ce qui s’est joué, lors de ces quelques minutes fatidiques, dans le cockpit du Robin DR400.
Un an après ce tragique accident, les conclusions du BEA permettent malgré tout de commencer le deuil. Celui d’un journaliste brillant, d’un pilote passionné, d’un mari et d’un père aimant. Gérard Leclerc laissera une empreinte indélébile dans le paysage audiovisuel français et dans le cœur de ceux qui l’ont côtoyé.