Face au déclin apparent de l’Europe, une question se pose : comment sauvegarder l’essence de notre civilisation ? L’historien David Engels propose une réponse audacieuse avec la notion d’hespérialisme, un nouveau patriotisme européen qui transcende les clivages actuels. Cette vision inédite pourrait bien être notre dernière chance de préserver notre héritage commun.
L’hespérialisme, une troisième voie entre européisme et souverainisme
L’hespérialisme se distingue à la fois de l’européisme, fondé sur un universalisme abstrait, et du repli souverainiste qui menace d’éclater le continent. Il s’agit d’un patriotisme ancré dans l’amour de notre histoire, de nos traditions et de notre spiritualité communes. Cette approche vise à renouer avec l’élan créateur typiquement européen, ce désir d’exploration et de dépassement incarné par le mythe de Faust.
Les symptômes du déclin européen
Le diagnostic est sans appel : déchristianisation, déclin démographique, immigration, crise de la démocratie, perte d’identité culturelle… Autant de signes qui témoignent d’une civilisation en perte de repères, déracinée de son passé et en quête de sens. Face à ce constat alarmant, l’hespérialisme entend offrir une réponse à la hauteur des enjeux.
Notre croyance aveugle en la raison et en l’homme en tant que mesure de toutes choses nous a mené graduellement au relativisme, puis au nihilisme et finalement aux absurdités du wokisme.
– David Engels
Vers un retour conscient à la tradition
Selon la théorie des cycles civilisationnels, chaque grande culture traverse différentes phases avant d’atteindre un stade de synthèse finale. Pour l’Europe, cela signifie opérer un retour lucide aux sources de notre identité, en puisant dans les richesses de notre héritage tout en l’adaptant aux défis contemporains. C’est à ce prix que nous pourrons donner forme à l’accomplissement de notre civilisation.
Repenser les institutions européennes
Si un simple retour aux États-nations n’est plus envisageable à l’heure de la mondialisation, l’Union européenne doit impérativement se réformer. Il s’agit de renforcer sa capacité d’action vers l’extérieur tout en restaurant un maximum de subsidiarité en interne. Le modèle du Saint-Empire romain germanique, alliant défense des intérêts géopolitiques communs et autonomie des entités qui le composaient, pourrait servir d’inspiration.
La bataille culturelle, enjeu crucial des années à venir
Mais la clé du renouveau européen réside avant tout dans un réveil des consciences. C’est pourquoi la bataille culturelle s’annonce comme le défi majeur des prochaines décennies. Réaffirmer fièrement nos racines, transmettre notre patrimoine, raviver la flamme de notre génie civilisationnel : telles sont les missions qui nous incombent pour espérer un avenir à la hauteur de notre passé.
L’hespérialisme esquisse ainsi une voie prometteuse pour sauver l’âme de l’Europe. En réconciliant tradition et modernité, enracinement et ouverture, il offre une boussole pour naviguer dans les eaux tumultueuses de notre époque. À nous de saisir cette opportunité pour écrire une nouvelle page de notre odyssée civilisationnelle.